Je suis ravie d’avoir découvert ce petit guide des genres et des sous-genres de l’imaginaire grâce aux éditions Albin Michel Imaginaire ! Je suis Apophis et son blog depuis quelques années, avec plus ou moins de régularité. C’est une pointure de la chronique SFFF, avec des gouts pointus et avant-gardistes, ainsi qu’une appétence certaine pour les littératures à la construction d’univers riches et au worldbuilding foisonnant. Avec ce guide, j’ai eu l’occasion de découvrir des sous-genres que je ne connaissais pas, mais aussi d’approfondir mes connaissances sur ceux que je connaissais, mais de manière superficielle.

Synopsis de Guides genres et des sous-genres de l’imaginaire

Vous ignorez la différence entre un planet opera et un space opera. Vous avez quelque difficulté à distinguer un livre steampunk d’une gaslamp Fantasy. Si on vous dit dieselpunk, vous pensez : « science-fiction anti-écologique, peut-être ? » Pas de panique ! Aucun genre, aucun sous-genre de l’imaginaire n’échappe à l’œil d’Apophis ! Votre guide en ces terrifiantes et merveilleuses contrées. Apophis est le dieu égyptien du chaos. Quand il ne ravage pas un pays lointain, il tient le blog Le culte d’Apophis.

Complet et foisonnant

Un œil dans la richesse de l’imaginaire

On a longtemps considéré l’imaginaire comme une sous-littérature pauvre, existant seulement pour distraire les ados en mal d’aventures. Mais au fil des ans, nous avons évolué bien loin de ces préjugés. La SFFF, pour science-fiction, fantasy et fantastique, s’adresse à des publics différents et abordent des réflexions multiples via des univers riches et diverses. Apophis nous propose une immersion dans un premier temps dans les trois grands genres, qui peuvent rester très flous dans l’esprit de la plupart des lecteurs peu aguerris au genre. La métaphore, à se base de chat qui parle, est limpide et permet de bien comprendre les mécaniques des différents genres. L’auteur explique également la subtilité entre les versions françaises et anglaises, qui peuvent être différentes.

Ensuite on plonge dans chacun des sous-genres, des plus connus aux plus exotiques. J’ai été particulièrement intéressée par certains aux contours de définitions floues. C’est le cas de sous-genre comme le steampunk ou l’uchronie, qui oscillent entre plusieurs genres et sous-genres. Ensuite, Apophis approfondit le guide à travers une exploration de multiples sous-genres, des plus connus comme la hard SF ou la high fantasy, aux plus récents. Ainsi, les sous-genres puisent les uns dans les autres pour aboutir à des histoires toujours plus pointues et qui puisent entre les différents genres. Le guide décrit également des sous-genres qui s’inspirent des évolutions récentes de l’humanité, comme le solarpunk, qui présente une SF optimiste et écologiste.

De nombreuses références bien expliquées

Le livre est très pédagogue dans sa façon d’expliquer les différents sous-genres. Nous avons à chaque fois un texte qui retrace l’historique et la philosophie des sous-genres. Ensuite, nous avons l’ensemble des points essentiels résumés : complexité de l’écriture, profondeur de l’univers, volonté de faire réfléchir ou d’être du pur divertissement… Autant d’éléments qui permettent de se focaliser sur les spécificités saillantes de chacun pour mieux les comprendre. Enfin, chaque explication est suivie d’un paragraphe avec des exemples concrets d’auteurs et de sagas ou romans qui entrent dans la classification donnée. C’est donc un ouvrage court mais détaillé efficacement pour convenir aux néophytes comme aux lecteurs de l’imaginaire plus expérimentés.

Par ailleurs, j’ai pu noter plein de nouveaux romans à découvrir. En effet, Le culte d’Apophis regorge de lectures anglo-saxonnes qui ne sont pas encore parues ou de romans dans des sous-genres pointus. Si vous voulez explorer des littératures de l’imaginaire plus exotiques (littéralement comme la silkfantasy) ou tout simplement hors de vos habitudes, notez donc de nouveaux livres. Enfin, c’est très subjectif, mais j’ai trouvé surprenant la partie dédiée à la science-fiction un peu moins fournie. Par exemple, l’afrofuturisme aurait pu être développé, compte tenu de l’apparition d’auteurs de SF comme Nnedi Okorafor ou Michael Roch qui puisent dans ces inspirations. De même, peut-être qu’il aurait été possible d’entrer plus dans le détail concernant la diversité des dystopies. Mais tout lecteur trouvera de quoi chipoter sur ce type de guide, au-delà de cela très complet.

Un must-have pour les lecteurs de l’imaginaire

Je pense que le point fort de ce guide des genres et sous-genres de l’imaginaire est de savoir s’adresser à tout type de public. Chaque genre et sous-genre est bien expliqué, résumé en quelques points saillants puis enrichi avec des exemples de lectures concrètes qui permettra à chaque lecteur de trouver de nouvelles œuvres à explorer. Ainsi, il est très détaillé sur certains points, ce qui permet de bien identifier les différents genres et faire des découvertes exotiques. Évidemment, il est difficile de faire un guide qui soit aussi exhaustif que chaque lecteur le voudrait, amis c’est un excellent ouvrage de référence si vous souhaitez élargir vos horizons.

Note : 17/20

Vous pouvez acheter le livre par ici. Toutes les chroniques sont par là.

Catégories : Chroniques

2 commentaires

Apophis · 26 mars 2023 à 20 h 10 min

Merci beaucoup pour cette chronique ! L’Afrofuturisme est évoqué page 94, mais c’est vrai que c’est un registre littéraire sur lequel j’aurais pu m’étendre un peu plus. Je corrigerai le tir dans une hypothétique troisième édition 😉

    La Geekosophe · 26 mars 2023 à 22 h 17 min

    Merci beaucoup pour le travail fourni !

    Je me souviens que l’afrofuturisme était évoqué, mais comme il y avait beaucoup de détails sur l’éloignement de la fantasy des codes médiévaux européens, je m’attendais à ce que ce soit plus mis en avant par la suite en transposant le phénomène à la SF.

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