Voici les lectures du mois d’avril ! Un mois avec des lectures de romans d’autrices, qui oscille joyeusement entre SF exigeante, enquête fantastique et fantasy classique. Mon rythme était plutôt régulier en début de mois, mais un planning chargé fin avril a considérablement réduit mon temps pour lire. Mais je suis très satisfaite de mon bilan et la diversité de mes lectures.
Les cartographes de Peng Shepherd
Nell a perdu ses deux parents. Sa mère, trente ans plus tôt, et maintenant son père, le Dr Young, un célèbre cartographe de la New York Public Library qui vient d’être retrouvé mort dans son bureau.
Elle l’adorait, elle voulait embrasser la même carrière que lui, mais parfois la famille, c’est très compliqué. En fouillant dans les affaires du défunt, elle trouve, bien cachée, une carte routière a priori sans grand intérêt.
Sauf que Nell se souvient parfaitement de cette maudite carte. Elle lui a valu une engueulade homérique et lui a coûté sa place, auprès de son père.
Intriguée, elle reconstitue avec un regard neuf ce vieil incident et ne tarde pas à se rendre compte que le document est aussi rare que précieux. Il comporte une erreur singulière, une signature pour ceux qui sont initiés à l’art de la cartographie.
Pour percer ce mystère, Nell contacte certains amis de ses parents. Trente ans plus tôt, ils formaient un groupe de sept personnes, très soudé : les Cartographes.
Qu’ont-ils découvert ? Quels crimes ont-ils commis contre la réalité ?
« Les cartographes » de Peng Shepherd est un roman sympathique qui mêle enquête, amitié et secrets dans un monde fantastique centré autour des cartes. L’autrice offre une perspective unique sur le petit monde des cartographes et explore des thèmes profonds tels que le deuil, l’éthique professionnelle et la trahison. Cependant, l’installation progressive du fantastique peut sembler un peu trop subtile et certaines révélations peuvent être décevantes. Malgré cela, « Les cartographes » reste une lecture abordable et fluide pour les amateurs de mystères et d’univers fantastiques originaux.
Paideia de Claire Garand
Paideia : du grec ancien, éducation et instruction de la perfection et de l’excellence visant à former les meilleurs citoyens, à même de créer la cité idéale.
Dix petites filles dans dix stations en orbite autour de la Lune, derniers espoirs de l’humanité morte sur une Terre empoisonnée.
À l’instar d’un classique de la SF spatiale, tout commence comme une renaissance triomphante du projet humain mais au final, rien ne se passe comme prévu.
Parce que l’une d’elles rêve d’arpenter les planètes, qu’elle est le souffre-douleur des autres, et surtout parce qu’elle est moins intelligente (4,2 seulement sur l’échelle de Breuil-Rostocka alors que les autres sont 4,5 ou 4,6). Ainsi, pour se faire accepter de ses condisciples, elle relève un défi stupide et découvre ce qu’on leur cache : leur destin de futures mères de l’humanité, sur la Lune terraformée, où elles passeront toute leur existence.
Paideia soulève des questions profondes sur la maternité, la liberté de choix, la différence, le harcèlement, l’éducation et la place de la technologie dans notre société. Claire Garand offre un roman de science-fiction singulier, mêlant le post-apocalyptique au space opera, et abordant des thèmes sociaux et philosophiques complexes. L’autrice choisit de se contrer sur un seul individu, plongeant le lecteur de son point de vue. Cette écriture très personnelle peut rendre la lecture opaque, mais elle permet de bien saisir les choix auxquels le personnage fait face. Paideia est un premier roman prometteur, provoquant une réflexion profonde sur la condition humaine, la société et les choix individuels dans un futur agonisant.
Thiziri, tome 1 : Le choix d’Astar d’Alexiane de Lys
Les Anciens racontent l’arrivée des ekomers sur Terre comme le plus grand cataclysme de l’Histoire. Terraformées, la faune et la flore changent alors à jamais.
Ainsi, chaque plante répond à l’appel de ces envahisseurs et se liguent contre les humains survivants qui, afin de continuer à exister, ont trouvé refuge dans un cratère au cœur du continent africain, sous un dôme protecteur.
Thiziri, appelée Blanche par les siens à cause de son albinisme, est la meilleure des Faucheuses. Son rôle : nourrir les siens grâce à la chasse. Seulement, les proies se raréfient.
Poussée toujours plus loin, elle ne peut que remettre en question le savoir des Anciens lorsqu’elle se retrouve face à cet océan qui, géographiquement, devrait pourtant se trouver à des centaines et des centaines de kilomètres de là.
Et que penser de cette lune rouge qui apparaît dans le ciel ? Qui, dans son monde, est finalement le prédateur ?
Thiziri, Le choix d’Astar est un roman de science-fiction captivant qui aborde des thèmes écologiques et anthropologiques de manière efficace. Alexiane de Lys nous entraîne dans un monde où les derniers humains luttent pour survivre face à des extra-terrestres, avec une protagoniste, Thiziri, qui se démarque par sa différence. L’autrice offre une perspective rafraîchissante en remettant en question les notions de supériorité humaine et en soulignant l’importance de l’humilité envers la nature. Malgré quelques prévisibilités dans l’intrigue, le livre est bien écrit, fluide et rythmé, offrant une lecture agréable et engageante. Je conseille cette lecture pour les lecteurs qui souhaitent se lancer dans la science-fiction, car elle revisite des thématiques classiques de la SF, mais de manière plus abordable et engageante.
Nightrunner, Tome 1 : Les maîtres de l’ombre de Lynn Flewellyn
Lorsque Le jeune Alec de Kerry est emprisonné pour un crime qu’il n’a pas commis, il croit sa vie ruinée. C’est sans compter sur son étrange compagnon de cellule. Espion, voleur et noble à la fois, Seregil de Rhiminee est bien plus qu’il ne paraît. Lorsqu’il propose à Alec de devenir son apprenti, leurs vies changent à jamais. Alec découvre alors des routes inconnues qui mènent vers une guerre dont le tumulte ne l’avait jamais effleuré. Seregil et lui vont devoir s’infiltrer en territoire ennemi afin de découvrir quels complots s’y trament pour sauver la Couronne… ainsi que leurs propres vies. Mais la fortune est aussi imprévisible que le nouveau mentor d’Alec…
Si ce premier roman est globalement sympathique, il souffre de lieux communs très ancrés dans son époque. La première moitié du roman se montre agréable mais classique : un orphelin rencontre un mentor mystérieux qui lui enseigne les secrets de son art, qui se rapproche de l’espionnage. S’ensuivent des pages de voyage et d’entraînement, qui permettent aussi de mettre en place les rouages d’un univers plutôt riche et bien décrit. La deuxième moitié nous plonge dans des affaires politiques et des complots, ce que j’ai trouvé plus intéressant et mieux maîtrisé. Cela malgré quelques maladresses qui s’expliquent par le fait que ce soit un premier roman. Cependant, les événements s’enchaînent plutôt bien et les personnages sont plutôt bien construits, bien que parfois clichés.
Quelles sont vos lectures préférées du mois ?
3 commentaires
Sorbet-Kiwi · 3 mai 2023 à 16 h 07 min
Des lectures qui ont l’air assez dense mine de rien ! Je te souhaite un très chouette mois de mai avec plus de temps pour bouquiner avec plaisir 🙂
Shaya · 8 mai 2023 à 12 h 34 min
De sympathiques lectures en tout cas on dirait ! Bon mois de mai à toi !
La Geekosophe · 14 mai 2023 à 19 h 48 min
Merci ! J’avais commencé à un rythme pas mal mais la fin du mois a été plus compliquée 😉 Le mois de mai est plein de lectures étranges pour le moment, mais captivantes 😉