Les somnambules était depuis longtemps dans ma PAL ! Il est particulièrement long, plus de 1300 pages. Voilà qui le rend pour le moins intimidant. Mais il était bien indiqué pour le Pumpkin Autumn Challenge de cette année et on me l’avait recommandé à plusieurs reprises. Alors qu’ai-je pensé du roman de Chuck Wendig ?

Synopsis de « Les somnambules »

Dans un petit village de Pennsylvanie, Shana surprend sa sœur, Nessie, quittant d’un pas résolu leur maison. Lorsqu’elle tente de l’intercepter, la petite fille ne réagit pas à sa présence. Mutique, absente, le regard vide, elle avance… Croyant à une crise de somnambulisme, Shana commence à la suivre. Rapidement, elles sont rejointes par un deuxième errant, frappé des mêmes symptômes que Nessie. Puis un autre. Bientôt, ils sont des centaines à converger vers la même destination inconnue, tandis que leurs proches, impuissants, leur emboîtent le pas. Mais leur traversée du pays réveille la violence qui sommeillait au cœur de la société américaine. Et si certains sont terrorisés par la menace d’une épidémie mystérieuse, d’autres y voient l’opportunité d’imposer leur vision du monde, à n’importe quel prix.

Un long voyage entre pandémie, intelligence artificielle et politique

Visionnaire et glaçant

Chuck Wendig a écrit ce roman avant la pandémie et le succès de l’intelligence artificielle. Pourtant, de nombreux aspects du récit sont très proches de notre réalité, qui a bien changé en quelques années. Son livre parle d’une étrange maladie touche certaines personnes, qui deviennent des somnambules. Ils marchent sans but apparent, sans réaction, sans se nourrir mais en étant dotés de capacités surhumaines. Le CDC, qui s’occupe des contagions et maladies aux Etats-Unis, est sur le coup. L’auteur a mené une recherche très précise autour des maladies, leur origine, et comment elles se propagent. Voilà qui a ranimé quelques mauvais souvenirs. Dans tous les cas, on apprend des choses passionnantes sur les champignons, les bactéries, les effets peu ragoutants de maladies très rares.

Autre virus que traite l’auteur avec avant-gardisme : le spectre du suprémacisme. L’Amérique traine avec celle ses démons. La fascination pour les armes, le rejet de la différence et les lutte politiques acharnées. Creed, magnat hollywoodien devenu homme politique, ressemble beaucoup à un Trump mélangé à Reagan. Il a ses propres hommes loyaux qui se révèleront tout aussi tenaces et dangereux que les maladies, mais qui savent manier l’arme à feu et considèrent les somnambules comme des apôtres du diable. Chuck Wendig brosse un portrait en demi-teinte de l’Amérique profonde, partagée entre d’honnêtes fermiers, des croyants sans histoires et des illuminés violents.

Un marathon littéraire prenant

Je ne me suis pas ennuyée en lisant cette bricasse de près de 1300 pages. Le roman est impeccablement rythmée, grâce à une écriture nerveuse qui alterne bien entre descriptions et scènes d’action, sans jamais s’appesantir sur les détails. En réalité, l’histoire est pleine de rebondissements. On prend des tournures inattendues et c’est assez captivant à suivre. On évolue très vite d’un arc narratif à l’autre, avec de plus en plus d’ampleur et de surprises. Chuck Wendig prend de cours le lecteur en construisant une intrigue intriquée qui intègre beaucoup d’éléments différents mais bien agencés. On parle de pandémie, d’Intelligence Artificielle, de politique, de religion… Le tout de manière très cohérente, avec une descente petit à petit vers le chaos. La façon dont l’ensemble se construit m’a beaucoup rappelé les romans de Stephen King, avec le même sens d’urgence.

Le récit est également porté par des personnages variés. Comme beaucoup de romans du genre, il se compose de différents points de vue qui permettent d’embrasser toute la situation. Membres du CDC, familles qui accompagnent les somnambules, un pasteur pris dans un piège, une ancienne rock star en quête de lumière… Chuck Wendig met en scène des personnages bien campés, qui ont tous une personnalité propre. J’ai beaucoup apprécié la soeur de Nessie, Shana, qui suit sa sœur envers et contre tout. Elle a un caractère de battante et est particulièrement loyale. Un autre point commun avec le King, les protagonistes sont incroyablement détestables.

Les somnambules, un récit captivant et bien construit

Ce marathon littéraire de 1300 pages reste captivant grâce à une écriture nerveuse et des rebondissements bien orchestrés. L’intrigue, tissant pandémie, intelligence artificielle, politique et religion, rappelle la maestria de Stephen King. Les divers points de vue, du CDC aux familles des somnambules, ajoutent une richesse narrative, tandis que des protagonistes détestables enrichissent la complexité du récit. En somme, « Les somnambules » transcende les genres, plongeant dans une réalité déformée, à la fois troublante et intrigante.

Note : 17/20

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Catégories : Chroniques

2 commentaires

Zina · 23 octobre 2023 à 7 h 57 min

J’aimerais bien le lire a l’occasion !

    La Geekosophe · 28 octobre 2023 à 22 h 58 min

    C’était très immersif et bien rythmé ! Mais ça reste une sacrée brique !

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