Il fait si froid pour cette fin novembre ! Un mois réchauffé par de jolies lectures, et la fin du Pumpkin Autumn Challenge. En pleine préparation de déménagement, je me suis lancée dans pal mal de lectures qui n’étaient pas prévues, l’occasion de faire de nouvelles découvertes.

Betty de Tiffany McDaniel

Betty de Tiffany McDaniel

« Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. »
La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’en forment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler
.

Le succès de Betty est amplement mérité. C’est un roman dense et riche, porté par une écriture exceptionnelle et poétique, et une galerie de personnages marquants. Abordant des thèmes très durs, pauvreté, racisme, inceste… Le roman décrit comment la jeune Betty surmonte les épreuves grâce à l’écriture et sa relation avec son père, son lien avec l’héritage de ses ancêtres et la nature. Dommage cependant que l’autrice pousse parfois loin la cruauté des événements, ce qui donne l’impression de vouloir jouer sur le pathos sans que ce soit nécessaire.

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Cœur de sorcière de Genevieve Gornichec

Cœur de sorcière de Genevieve Gornichec

Les hommes meurent. Les dieux meurent. Elle survit !
Le destin d’une sorcière, d’une femme, d’une mère face aux dieux.
Angrboda est une sorcière condamnée à l’anéantissement pour avoir refusé de partager tous ses secrets avec Odin, le roi des dieux nordiques. Transpercée et brulée vive à 3 reprises, elle parviendra à échapper à la mort, perdant sa mémoire et son cœur au passage.
Ce n’est que le début d’une histoire plus troublante : Angrboda tombe amoureuse de celui qui lui rendra son cœur… Loki, dieu ô combien célèbre pour la discorde qu’il sème sur son passage. Voilà qui ne promet pas à Angrboda une vie paisible. Tour à tour mère de trois enfants terribles promis à un destin apocalyptique, Hel, déesse des morts, Fenrir, le loup craint par les dieux eux-mêmes, et Jörmungand, un serpent géant, Angrboda peut néanmoins compter sur son amie Skadi, la déesse de la chasse.
Mais c’est oublier Odin qui veut retrouver Angrboda et lui arracher ses derniers secrets, quitte à déclencher le Ragnarök, la dernière guerre totale entre dieux, géants, créatures fantastiques qui détruira le monde.

Le roman met en scène une figure à peine évoquée dans les récits mythologiques. Angrboda est ici une sorcière solitaire au parcours touchant, qui tente d’élever sa famille loin du pouvoir. Récit plein de sororité qui fait la part belle à l’indépendance, j’ai trouvé dommage que l’écriture fade ne parvienne jamais totalement à créer une vraie émotion malgré un bon sujet de départ. Certaines relations en pâtissent, comme celle de Loki et de la sorcière, semblant toujours manquer de maturité. J’ai eu du mal à accrocher à la première partie, longue et avec peu de rythme, là où le reste était plus accrocheur mais trop compacté, surtout pour une mythologie aussi complexe que la mythologie scandinave.

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La société protectrice des kaijus de John Scalzi

La société protectrice des kaijus de John Scalzi

Jamie accepte immédiatement le job que Tom, une ancienne connaissance, lui offre. Travailler pour une société protectrice d’animaux plutôt que livrer des repas est une veine.
Seul problème, les animaux concernés sont des kaijus.
Or, si ces monstres sont les êtres les plus gros et les plus dangereux de cet univers, ils ont besoin d’aide pour survivre, car des entreprises peu scrupuleuses voudraient les exploiter.
Tous ceux qui ont vu Jurassic Park savent que c’est une mauvaise idée…

Léger et sans prétention, La société protectrice des kaijus est une lecture bien rythmée. Peuplée de répliques bien pensées, c’est une œuvre sympathique et dépaysante aux multiples références pop. L’auteur construit un écosystème finement décrit qui a pour rôle de nous transporter loin du quotidien, dans le monde d’animaux aussi gigantesques que fascinants. Il prend beaucoup de soin dans les aspects scientifiques, mais sans lourdeur aucune. Dommage que le trop de légèreté l’emporte sur les quelques moments dramatiques.

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Sidérations de Richard Powers

Sidérations de Richard Powers

Depuis la mort de sa femme, Theo Byrne, un astro-biologiste, élève seul Robin, leur enfant de neuf ans. Attachant et sensible, le jeune garçon se passionne pour les animaux qu’il peut dessiner des heures durant. Mais il est aussi sujet à des crises de rage qui laissent son père démuni.
Pour l’apaiser, ce dernier l’emmène camper dans la nature ou visiter le cosmos. Chaque soir, père et fils explorent ensemble une exoplanète et tentent de percer le mystère de l’origine de la vie.
Le retour à la  » réalité  » est souvent brutal. Quand Robin est exclu de l’école à la suite d’une nouvelle crise, son père est mis en demeure de le faire soigner.
Au mal-être et à la singularité de l’enfant, les médecins ne répondent que par la médication. Refusant cette option, Theo se tourne vers un neurologue conduisant une thérapie expérimentale digne d’un roman de science- fiction. Par le biais de l’intelligence artificielle, Robin va s’entraîner à développer son empathie et à contrôler ses émotions.
Après quelques séances, les résultats sont stupéfiants.

Je n’ai pas autant apprécié ce roman que je le pensais ! Dans les points positifs, le livre traite de sujets variés avec beaucoup d’amour. L’écologie tient une place importante, à travers des descriptions lumineuses et riches de l’écosystème mais aussi de planètes lointaines. C’est également une belle histoire de relation filiale, à travers une relation père-fils forte et complexe, entre un père veuf et un fils atteint de troubles du comportement. J’ai apprécié le fait que le roman se passe dans un avenir proche qui s’inspire de la situation des Etats-Unis. J’ai cependant eu un peu plus de mal avec le rapport à la médecine du père, anti-diagnostic, et certaines facilités dans la construction de l’univers (trop inspiré du monde actuel, ce qui rend certains événements attendus, la référence directe à Des fleurs pour Algernon…). Ceci dit, c’est un récit touchant qui peut plaire à beaucoup de monde.

Sur la route d’Aldébaran d’Adrian Tchaikovsky

Sur la route d'Aldébaran d'Adrian Tchaikovsky

Aux confins du système solaire, la sonde spatiale Kaveney découvre… quelque chose – une structure fractale gigantesque dotée d’une propriété étonnante : elle semble présenter la même face quel que soit l’angle sous lequel on l’observe. Vite surnommé le Dieu-Grenouille en raison de son apparence vaguement batracienne, l’artefact fascine autant qu’il intrigue, d’autant que son origine non-humaine ne fait guère de doute. Face à l’enjeu majeur que représente pareille trouvaille, un équipage international de vingt-neuf membres est constitué. Avec pour mission, au terme d’un voyage de plusieurs dizaines d’années dans les flancs du Don Quichotte, de percer les mystères du Dieu-Grenouille. Or, ce qui attend ces ambassadeurs de l’humanité défie tous les pronostics. Toutes les merveilles. Toutes les horreurs…

Une novella prenante ! Sur la route d’Albébaran allie SF et horreur, deux genres que j’aime beaucoup et dont je trouve le mélange fort réussi. Adrian Tchaikovsky présente un récit anxiogène qui prend place dans une structure extra-terrestre. Le personnage principal est pris dans un monologue interne tandis qu’il erre, perdu dans d’obscurs tunnels, parfois attaqués par des créatures monstrueuses. Le roman est grinçant, avec un humour un peu noir et des références pop qui permettent de bien entrer dans l’histoire, ainsi que du body horror qui donne des frissons. On alterne entre le présent et le passé, à savoir comment l’expédition vers cette étrange structure a eu lieu. Si une grande partie du récit est bien faite, j’ai trouvé certains passages de la fin un peu confus dans leur narration, ce qui empêche de bien comprendre l’évolution de Gary, le personnage principal. La fin est également un peu attendue.

Quelle a été la lecture la plus marquante de votre mois de novembre ?

Catégories : Points lectures

7 commentaires

tampopo24 · 2 décembre 2023 à 9 h 13 min

Courage à toi pour ce déménagement en préparation, c’est toujours beaucoup beaucoup de temps passé point en attendant je vois que tu as eu dans l’ensemble très belle lecture point je note Betty et peut-être cœur de sorcière qui pourrait m’intéresser.
e te souhaite encore plein de belles découvertes en décembre

    La Geekosophe · 25 décembre 2023 à 23 h 13 min

    Merci beaucoup ! Je rattrape les commentaires maintenant que je suis à peu près bien installée haha. Coeur de sorcière était sympathique mais il me manquait un petit quelque chose pour être autant séduite qu’avec Circé…

      tampopo24 · 26 décembre 2023 à 9 h 37 min

      Tu m’étonnes, ça a du être un sacré boulot !
      Dur en même temps de faire aussi bien que Madeline Miller !

Sibylline · 2 décembre 2023 à 13 h 02 min

Lu et aimé « Sidération »

    La Geekosophe · 25 décembre 2023 à 23 h 13 min

    Une lecture originale, j’ai bien apprécié les thématiques abordées

lutin82 · 3 décembre 2023 à 19 h 38 min

J’ai pris sur la Route d’ALdébaran

    La Geekosophe · 25 décembre 2023 à 23 h 14 min

    Une bonne petite lecture nerveuse et horrifique !

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