Je le voyais passer depuis déjà quelques années sur de nombreux comptes et sites de blogopotes. Un robot, une planète lointaine, un complot… Défaillances systèmes de Martha Wells semble pourtant entrer dans les types de lectures que j’apprécie. Mais je lis assez peu de novellas, préférant habituellement les longs formats, ce qui explique le temps que j’ai mis à me plonger dedans.

Synopsis de Défaillances systèmes

« J’aurais pu faire un carnage dès l’instant où j’ai piraté mon module superviseur ; en tout cas, si je n’avais pas découvert un accès au bouquet de chaînes de divertissement relayées par les satellites de la compagnie. 35 000 heures plus tard, aucun meurtre à signaler, mais, à vue de nez, un peu moins de 35 000 heures de films, de séries, de lectures, de jeux et de musique consommés. Comme impitoyable machine à tuer, on peut difficilement faire pire. »
Et quand notre androïde de sécurité met au jour un complot visant à éliminer les clients qu’il est censé protéger, il ne recule ni devant le sabotage ni devant l’assassinat ; il s’interpose même face au danger, quitte à y laisser des morceaux.

Journal d’un robot pas comme pas les autres

Un style corrosif

Il se fait appeler Assasynth. Le narrateur est un androïde qui n’est plus soumis aux lois des robots, ayant donc une personnalité particulière par rapport aux autres robots de sa nature. Recruté pour des jobs de protection, Assasynth n’est pas spécialement bavard. Peu enclin à s’ouvrir à des camarades humains, iel se contente de respecter sa mission. Ce qui est cependant paradoxal, c’est iel est très fan de soap operas qui semblent dégouliner de bons sentiments, comme s’iel comblait un vide via des émotions fictionnelles mais plus simples à appréhender. Ce décalage lea rend attachant. Les dialogues sont écrits avec un certains dynamisme, de même que les réflexions intérieures du personnage principal.

Le fait que le récit soit à la première personne renforce l’immersion et le côté humoristique du roman. L’AssaSynth a un sens de l’humour ironique et affûté. D’autant plus qu’iel est entouré d’humains très ouverts. Iel accompagne un groupe de scientifiques qui développent une forme d’empathie envers iel. C’est d’autant plus troublant qu’iel a une apparence très proche des humains alors qu’iel se défend d’avoir toute forme d’humanité. On voit là un début de réflexion sur le rapport entre vie synthétique et humanité.

Un roman plein d’action

J’ai également trouvé que le roman était bien construit, puisqu’il se compose d’en viron 160 pages. L’action prend place sur une planète lointaine. Une mission assez simple à première vue tourne vite mal. Une créature non répertoriée attaque le groupe de scientifiques, ce nous plonge immédiatement dans le cœur des événements, l’écriture est fluide et va droit au but. L’AssaSynth devra aussi bien prêter attention à ne pas révéler sa vraie nature, tout comme il devra déjouer un mystère autour de cette mission qui semble bien vite sabotée. Qui est responsable ? Pourquoi ?

Le roman pose assez bien les jalons d’un univers qui semble riche. L’humanité trouve et colonise de nouvelles planètes. Les synthétiques sont assez mal vus, souvent relégués à des rôles de subalternes ou de mercenaires. On voit assez souvent l’AssaSynth redouter des réactions négatives. Il y a de gigantesques corporations avides et pingres. Cependant, ce type de roman ne permet d’entrer assez le détail pour que cet univers soit original et captivant. Cela peut déplaire, mais ce n’est l’objectif des novellas.

Défaillances systèmes est un roman immersif, avec un fort potentiel

Défaillances systèmes de Martha Wells s’est avéré être une plongée réussie dans un univers riche en action et en réflexion sur la nature de la vie synthétique. Malgré mes réticences initiales envers les novellas, l’histoire concise et bien construite m’a rapidement immergé dans les péripéties de l’AssaSynth, un androïde aux traits ironiques et attachants. Le mélange d’humour, d’action et de questionnements sur l’humanité a donné une profondeur inattendue à ce récit. À travers des dialogues dynamiques et des réflexions intérieures, le narrateur nous guide habilement à travers une mission sabotée sur une planète lointaine, révélant les complexités d’un univers où les synthétiques cherchent leur place parmi les humains. En dépit de la brièveté de la novella, Martha Wells parvient à esquisser un monde fascinant, laissant au lecteur une envie insatiable d’explorer davantage cette réalité où l’ironie se mêle à l’action et à la réflexion.

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

4 commentaires

tampopo24 · 13 décembre 2023 à 12 h 46 min

Je n’arrête pas moi non plus de lire des chroniques enthousiastes sur ce texte. Mais moi je suis passée à côté alors je me demande si je ne l’ai peut-être pas lu à un mauvais moment. A retenter un jour ^^

    La Geekosophe · 25 décembre 2023 à 23 h 17 min

    ça arrive parfois ! Je l’ai bien aimé mais je ne me sens pas aussi enthousiaste que d’autres lecteurs. Une petite opinion en décalage, c’est pas plus mal parfois

Zina · 15 décembre 2023 à 9 h 03 min

Cette série est trop bien ! J’ai adoré tous les tomes !

    La Geekosophe · 25 décembre 2023 à 23 h 20 min

    La saga a un gros fanclub ! Apparemment une adaptation est en préparation 🙂

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