J’aime beaucoup les histoires de vengeance ! J’adore Le comte de Monte Cristo. Alors pourquoi ne pas tenter une version de science-fiction ? C’est ainsi que la mécanique du talion de Laurent Genefort s’est ajoutée à ma PAL, et c’est avec tout autant de naturel qu’il en sorti pendant l’été. Qu’en ai-je pensé ?
Le roman entre dans le Summer Star Wars de Lhisbei.
Synopsis de La mécanique du talion
Il s’appelait Kovall. Ils l’ont torturé au-delà de toute douleur. Or il a survécu. Il s’est reconstruit. Mais Kovall est mort; à présent voici Valrin, et la traque commence. Pour comprendre et surtout pour se venger. Qu’importe le pouvoir de l’ennemi? Valrin ne lâchera pas prise. De planète en astéroïde, de vaisseau en arcologie, il avance peu à peu sur les traces d’un complot d’envergure cosmique dont l’enjeu n’est rien moins que la domination de la Galaxie.
Vengeance dans les étoiles
Un présupposé efficace suffit-il à faire un bon roman ?
Le début du roman est plutôt accrocheur. Kovall, un homme médiocre, est victime d’un mystérieux groupe de personnes après avoir participé à cacher une femme dont il ne connait rien. Ses bourreaux, loin de tenter de l’éliminer de manière rapide et propre, utilisent la technologie pour le torturer et le maintenir en vie pendant plusieurs jours. Mais maintenu par sa soif de vengeance, notre protagoniste renaît psychiquement en une entité qui ne brûle plus que pour punir ceux qui l’ont oblitéré. Sous un nouveau nom et une nouvelle identité, il se lance à la rechercher de l’inconnue. Qui sont réellement les personnes qui l’ont attaqué ? Quel secret cache la femme mystérieuse ? Beaucoup de questions posées qui permettent à notre anti-héros dans une quête à travers l’espace.
Le roman nous permet donc d’explorer différents lieux. Planètes envahies par les eaux, technologies supérieures, croyances en des êtres puissants… La mécanique reprend avec efficacité des concepts classiques de la SF. Cela permet de créer quelques facilités scénaristiques, mais aussi de mettre en place des thématiques et situations qui ne manquent pas de piquant. Le coté impitoyable de Kovall, renommé Valrin, est bien mis en scène, mais il ne permet pas de s’attacher au personnage, qui devient de facto dangereusement unidimensionnel. Si j’ai bien aimé quelques passages dépaysants, je me suis sentie assez peu investie. Certes, j’aime les quêtes de vengeance. Mais pourquoi devrais-je m’intéresser à celle d’un homme médiocre dont je ne sais rien et qui n’est même pas sympathique ? Dans Le Comte de Monte Cristo, Edmond Dantès est une jeune homme honorable, prometteur et sur le point de se marier, ce qui rend sa vengeance d’autant plus émotionnellement captivante pour le lecteur.
Efficace et convenu à la fois
Notre protagoniste est rejoint par Xavier, qui possède des motivations très complémentaires à celles de Valrin. Il est guidé par l’amour pour la femme que recherche Valrin, il y a même un changement de point de vue qui fait de lui le point de focalisation de l’histoire. Notre vengeur devient presque secondaire dans la dernière partie du récit, ce qui n’est pas inintéressant puisque cela ouvre également plus largement les questions de religion, de foi etc. J’ai également considéré comme révélateur du caractère monotone de Valrin, qui est difficilement exploitable en personnage principal sur le long terme. En revanche, cela permet de laisser libre cours à un topos que je hais : le coup de foudre. Je l’ai rarement vu bien employé et ici, cela donne juste l’impression d’une facilité scénaristique pour motiver Xavier à s’accrocher à Valrin.
Un autre que j’ai trouvé assez regrettable est que la femme en question apparaît presque comme un MacGuffin. A vrai dire, elle se réfère elle-même sous la forme d’un outil. Même conscientisé, cela reste un lieu commun que je trouve malvenu. Comme c’est un one-shot, j’ai trouvé que la plupart des idées intéressantes comme les arches construites par une race d’extraterrestres supérieurs, l’influences des entreprises gigantesques…. étaient finalement pas très bien exploitées. Heureusement, l’écriture sans fioritures permet tout de bien suivre, notamment de bien s’immerger dans des scènes d’action plutôt bien menées.
La mécanique du talion ne m’a pas entièrement convaincu
La lecture est plus qu’en demi-teinte pour ce thriller galactique. Malgré de bonnes idées, je n’ai pas été captivée par cette histoire de vengeance. La faute à des personnages peu développés qui ne semblent pas être dotés de plus de deux traits de personnalité. Ensuite, il y pas mal de facilités scénaristiques qui ont réduit mon immersion dans l’histoire : notamment sur la femme fonction qui joue surtout un rôle de motivation pour les héros ou le coup de foudre inopiné. Ceci dit, les scènes d’action sont plutôt bien écrites.
Note : 13/20
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2 commentaires
tampopo24 · 28 août 2024 à 22 h 30 min
Zut comme quoi le talion ne nous réussit pas forcément à chaque fois.
J’aurais été tentée comme toi. Je passe mon chemin après t’avoir lu. Ça m’aide à sabrer un peu dans la prolifique bibliographie du monsieur ^^
La Geekosophe · 29 août 2024 à 14 h 28 min
Oui, il y a d’autres très bons romans 😉