Dans un élan de bonne volonté, il m’arrive de poursuivre des sagas débutées. Cette année, j’ai décidé de terminer la duologie de L’épée, la Famine et la Peste d’Aurélie Wellenstein. Le premier tome m’avais convaincu par son univers de dark fantasy peuplé d’arachnides, malgré les thèmes redondants abordés par l’autrice qui pouvaient donner une impression de déjà lu. Qu’ai-je pensé du tome 2.
Synopsis du tome 1 de L’Epée, la Famine et la Peste
Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall s’enfonce dans un âge sombre : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas tissent dans l’esprit des hommes, les condamnant à s’étioler dans la mélancolie et les idées noires.
Trois êtres brisés deviennent la cible d’une population aux abois.
Un garçon possédé par l’esprit d’un loup, une jeune fille soupçonnée d’avoir les pouvoirs d’une araignée, un ancien soldat qui a tout perdu, persuadé que son fils vit dans l’œil d’un cerf…
Pourchassés par le chef de l’Inquisition et son archère, ils vont devoir s’allier pour survivre. Mais sont-ils des bouc-émissaires ou, au contraire, trois redoutables fléaux qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant ?
Une lecture en demi-teinte
Un nouveau point de vue rafraîchissant
Nous ne commençons pas ce tome avec notre trio bien connu mais avec d’autres personnages. C’est déstabilisant, mais j’ai bien aimé découvrir un autre point de vue sur l’histoire du premier tome, mais aussi d’approfondir les histoires du passé, avant que la duologie ne commence. C’est donne une nouvelle lumière à certains personnages, bouleversant l’image que l’on a d’autres personnages. Cependant, j’ai trouvé la relation entre les personnages de ces parties artificielle et forcée. J’avais un peu plus de mal à entrer dans leur psychologie ou de comprendre leurs faits et gestes. Cependant, ils m’ont permis d’accéder à une autre vision de l’intérieur de l’Inquisition et de mieux comprendre la violence qui ronge le Royaume de Comhgall. Je reste volontairement un peu vague pour éviter les spoilers les plus importants.
On en apprend un peu plus sur les événements qui ont eu lieu pendant les croisades sanglantes en Abirah. Une remise en contexte qui permet d’apporter la pesanteur du passé sur le présent, mais aussi la capacité salvatrice du pardon. Cependant, ces passages m’ont semblé parfois manquer de crédibilité. Disons que dans un passage clé, il est raconté que deux personnes tentent de s’emparer d’un lieu ennemi pendant la nuit pour surprendre leurs camarades. Qui est assez naïf pour croire que ce la pourrait réellement arriver et suivre quelqu’un dans un plan aussi bancal, tout jeune soldat que l’on est ? Cela m’a semblé être un moyen artificiel de créer de la tension, et qui vient trop tard pendant l’intrigue pour avoir un réel impact.
Un mélange étrange entre noirceur et naïveté
Sans doute était-ce déjà présent dans le tome précédent, mais le contraste entre certaines scènes très dures et les relations plates entre les personnages m’a vraiment frappé. J’apprécie Aurélie Wellenstein pour la dureté de ses textes : les fins sont rarement positives et c’est souvent peuplé de moments très sanglants. Ce deuxième tome m’a rappelé un autre de ses romans que j’avais moins apprécié : La mort du temps. Les personnages ont un côté naïf particulièrement perceptibles dans les dialogues et leurs relations : il y a quelque chose de rapide mais aussi un besoin de beaucoup expliquer. Ces éléments ont apparté une certaine longueur à ma lecture, qui m’a prise plus de temps que prévu.
Tout comme la mort du temps, ce qui est étonnant c’est que le contenu est très mature : sexe, violence, torture… L’univers montre une fois de plus son versant le plus sombre. Les pires actes sont justifiés par la folie religieuse, les rébellions les plus meurtrières par les tortures les plus inhumaines. Le Royaume de Comghall est pris dans une toile sans fin. De ce côté-là, j’ai trouvé que l’apport de Cillian n’était pas inintéressant : avec sa relation forte avec les loups, il représente le pont manquant entre l’humain et l’animal. Un lien contre lequel ses différents compagnons luttent malgré eux. C’est dans ce cadre que la notion de compréhension mutuelle est bien illustrée par l’autrice et les différents personnages.
L’épée, la Famine et La Peste 2, un roman à l’univers prometteur mais qui manque de nuance
On retrouve l’univers sombre construit par Aurélie Wellenstein. L’autrice choisit de commencer son récit avec un changement de point de vue rafraîchissant qui permet d’en avoir plus sur l’inquisition et les croisades d’Abirah. Cependant, les relations entre les personnages apparaissent rapidement soit plate, soit plate, ce qui crée un contraste gênant avec les autres aspects très matures du roman. Enfin certains passages manquent de crédibilité et certaines résolution se font un peu facilement, malgré un discours plutôt bien tourné sur le fait d’accepter sa part animale pour être en paix.
Note : 14/20
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1 commentaire
tampopo24 · 9 août 2025 à 22 h 14 min
Mince ! Je me suis laissée porter, pour ma part, par les ambiances et le ton qui sait donner l’autrice. Pour moi, c’était un Wellenstein classique donc bon. Je n’ai pas eu l’impression qu’elle creusait moins les personnages et les relations que d’habitude. C’était pareil donc j’ai aimé ^^