Décembre se termine ! Un mois qui a été compliqué pour moi et pour beaucoup de gens, même j’adore toujours autant Noël. C’est tout de même avec plaisir que je vous présente les lectures du mois : des romans variés et sympathiques pour la plupart mais pas de nouveau coup de cœur à noter. On y va ?

La piste des éclairs de Rebecca Roanhorse

La piste des éclairs de Rebecca Roanhorse

L’apocalypse climatique a englouti la majeure partie du monde, mais Dinétah, l’ancienne réserve navajo, a connu une véritable renaissance. Les dieux et les héros des légendes ont pris vie… tout comme les monstres.

Maggie Hoskie est une chasseuse de monstres et une tueuse aux dons surnaturels, le dernier espoir d’une famille qui fait appel à elle pour retrouver une fillette disparue. Cependant, la créature qui a enlevé l’enfant n’est que l’une des pièces d’un vaste et terrifiant puzzle que Maggie va devoir résoudre pour protéger les innocents.

À contrecœur, elle accepte l’aide de Kai Arviso, un homme-médecine peu conventionnel. Sillonnant la réserve, ils déterrent de vieilles légendes, s’acoquinent avec un personnage des plus louches et affrontent une magie des plus noires dans un monde dévasté à la technologie mourante.

Pour survivre, et découvrir ce qui se trame derrière ces disparitions, Maggie devra affronter son douloureux passé.

Le roman tient globalement ses promesses : il nous offre une aventure haletante dans un univers qui oscille entre western et post-apo. Les éléments issus de la culture amérindiennes le distinguent des romans d’urban fantasy du même genre, ce qui le fait sortir un peu du lot. Dommage cependant que d’autres aspects comme la caractérisation des personnage soient trop légers, ce qui m’a empêché de pleinement apprécier la lecture.

La cathédale de la mer d’Ildefonso Falcones

La cathédale de la mer d'Ildefonso Falcones

Barcelone, XIVe siècle. La cité catalane s’enorgueillit d’un nouveau fleuron gothique : Santa Maria del Mar, la cathédrale de la mer, qui s’élève, pierre à pierre, vers un ciel sans nuages. Bâtie ” par et pour le peuple “. Certains porteurs n’hésitent pas à signer les blocs de pierre de leur propre sang. C’est leur œuvre. Leur vie. Du haut de ses huit ans, le jeune Arnau Estanyol contemple le chantier. A l’image de ce chef-d’œuvre en devenir, l’ascension de ce fils de paysan exilé parti de rien sera fulgurante. Devenu consul et proche du roi, humaniste et philanthrope, il n’oubliera jamais que son destin est placé, depuis sa naissance, sous le signe des tragédies : l’ombre de la Sainte Inquisition plane sur ses ambitions, et la Grande Peste s’apprête à fondre sur Barcelone…

J’ai apprécié cette immersion dans le Moyen-Âge catalan et ce retour par procuration dans les rues de Barcelone, en pleine période charnière. On sent une reconstitution minutieuse d’une époque transitoire aux bouleversements multiples. L’ascension picaresque d’Arnau Estanyol est assez fascinante à suivre et bien reconstruite : l’histoire est traversée de drames et de trahisons. J’ai cependant trouvé le traitement de certains personnages, notamment féminins, assez légers, ce qui n’aidait pas à l’attachement, voire entraîne un certain détachement. Sans compter que certains ressorts se révèlent un peu répétitifs au fil des pages.

Nuit d’été de Dan Simmons

Nuit d'été de Dan Simmons

Les pensionnaires d’un internat de l’Illinois sont les témoins d’une série d’événements mystérieux et terrifiants : l’un d’entre eux disparaît, des bruits incompréhensibles se font entendre, un soldat de la Première Guerre mondiale réapparaît… L’enquête menée par un petit groupe de collégiens va les mener vers les bâtiments gothiques d’une ancienne école abandonnée, Old Central.
Et c’est, au cœur de l’été, le plus insoutenable des face-à-face qui commence : celui qui met aux prises l’innocence avec la plus monstrueuse terreur qu’on puisse imaginer…

Nuit d’été est une lecture qui construit une ambiance réellement angoissante au fil des pages ! Si Dan Simmons reprend des éléments qui semblent très traditionnels, il parvient à créer une œuvre assez originale. C’est notamment grâce à son talent pour les scènes d’angoisse, de danger ou les poursuites, qui nous submergent totalement dans l’action. De plus, il insuffle avec talent une atmosphère particulière au sein de la petite ville d’Elm Haven, entre une chaleur lourde et une sensation de malaise permanent.

Perdido Street Station (tome 1) de China Miéville

Perdido Street Station (tome 1) de China Miéville

Nouvelle-Crobuzon: une métropole tentaculaire et exubérante, au cœur d’un monde insensé. Humains et hybrides mécaniques y côtoient les créatures les plus exotiques à l’ombre des cheminées d’usine et des fonderies. Depuis plus de mille ans, le Parlement et son impitoyable milice règnent sur une population de travailleurs et d’artistes, d’espions, de magiciens, de dealers et de prostituées. Mais soudain un étranger, un homme-oiseau, arrive en ville avec une bourse pleine d’or et un rêve inaccessible: retrouver ses ailes. Isaac Dan der Grimnebulin, savant fou et génial, accepte de l’aider. Mais ses recherches vont le conduire à libérer une abomination sur la ville tout entière…

C’est une œuvre définitivement bizarre et inclassable, qui fourmille de créativités et d’idées. China Miéville crée un roman réellement unique qui oscille entre plusieurs genres, de la fantasy en passant par le steampunk. L’univers très riche est bien soutenu par une écriture détaillée qui offre une foule de descriptions précises et dépaysantes, mais aussi des personnages variés. Comme beaucoup de romans qui reposent sur leur atmosphère et leur univers, Perdido Street Station peut paraître un peu long à se mettre en place ! Mais l’angle choisi par l’auteur est tellement original que ce serait dommage de s’en priver.

La voix du feu d’Alan Moore

La voix du feu d'Alan Moore

C’est à la reconstitution d’un puzzle littéraire qu’Alan Moore, l’extraordinaire auteur des Watchmen et de from Hell nous invite ici: celui de l’histoire de sa ville natale, Northampton. Dans chacun des douze chapitres, de -40 000 av. J.-C. jusqu’à nos jours, la cité britannique nous apparaît à travers le regard d’un nouveau narrateur, témoin de son époque et de l’évolution d’une région qui semble condamnée à baigner entre mythe et réalité. Douze voix, donc, pour douze récits de vie et de mort.

Quel étrange récit ! Alan Moore n’est pas qu’un excellent auteur de bande-dessinées, c’est aussi un très bon écrivain. La qualité de la plume en elle-même est puissante. L’écrivain nous plonge dans un univers tout en textures et odeurs, repoussantes la plupart du temps. Car il choisit de nous raconter Northampton à travers sa part obscure et sale, entre sorcellerie, stupre et violence. Si chaque nouvelle a sa propre voix, il dissémine des thématiques communes qui montrent une grande subtilité, que ce soit à travers le feu, la présence de corps morbides, la question de la folie… L’auteur crée ainsi une cohérence complexe qui séduit et a déjà fait sa marque de fabrique via d’autres médias.

Salina, les trois exils de Laurent Gaudé

Salina, les trois exils de Laurent Gaudé

Quand Salina meurt, il revient à son fils, qui a grandi seul avec elle dans le désert, de raconter son histoire, celle d’une femme de larmes, de vengeance et de flamme.

Salina est un conte envoutant qui nous raconte la vengeance d’une femme solitaire, privée de tout avant même d’avoir eu quoi que ce soit. La plume est lumineuse et puissante, avec une façon très viscérale et poétique de raconter les événements. J’ai beaucoup aimé la narration : le fils de Salina raconte la vie de cette dernière, ce qui transforme le récit en un hommage touchant à l’oralité, la filiation, mais aussi aux légendes et aux gents qui les forment.

Quelle est votre lecture préférée du mois ?

Catégories : Points lectures

0 commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

%d blogueurs aiment cette page :