Si le premier tome des chevauche-brumes était sympathique, le deuxième devenait encore plus addictif et maîtrisé. L’appel des grand cors clôture alors la trilogie de manière explosive ! Ces romans sont de beaux représentants de la fantasy française et promet une belle carrière à l’auteur. Je remercie par ailleurs les éditions Mnémos pour leur envoi.

Synopsis du premier tome des Chevauche-Brumes

Au nord du Bleu–Royaume, la frontière est marquée par une brume noire et impénétrable, haute comme une montagne. De mémoire d’homme, il en a toujours été ainsi. Mais depuis quelques lunes, le brouillard semble se déchirer. Tandis que ce voile enfle et reflue tel un ressac malsain, de violents éclairs strient ses flancs dans de gigantesques spasmes. La nuée enfante alors des créatures immondes qui ravagent les campagnes et menacent d’engloutir le royaume tout entier.

La neuvième compagnie des légions du roy, une troupe de lansquenets aguerris au caractère bien trempé, aspire à un repos bien mérité après une campagne éprouvante. Pourtant, dernier recours d’un pouvoir aux abois, ordre lui est donné de s’opposer à ce fléau. Épaulée par des cavalières émérites et un mystérieux mage chargé d’étudier le phénomène, la troupe s’enfonce dans les terres du nord, vers cette étrange brume revenue à la vie.

Tous, de l’intendant au commandant, pressentent qu’ils se mettent en route pour leur dernier périple. Tous savent que du résultat de leurs actions dépendra le destin du royaume. Entre courage et résignation, camaraderie et terreur, ces femmes et ces hommes abandonnés par le sort, devront consentir à bien des sacrifices face à la terrible menace. En seront-ils capables ? Les légendes naissent du sang versé, de la cendre et de la boue.

Un dernier tome émouvant et mouvementé

L’ensemble des éléments se met en place

Intrigues politiques et religieuses arrivent à un pivot ! Le roman commence habilement par nous remettre dans le contexte de l’histoire, alors que le Bleu Royaume subit de profonds changements politiques, en parallèle d’une menace magique qui ne finit pas de tout détruire sur on chemin. A un tel point qu’un royaume voisin, l’Etherland, se voit emporté dans le conflit. Nous faisons donc face à un récit qui se densifie et dépasse le seul point de vue de notre compagnie originelle. C’est donc un roman ambitieux auquel le lecteur est confronté, avec de multiples points de vue et de multiples rebondissements.

Le livre est une critique acerbe de la religion fanatique, de l’ambition personnelle et de l’égoïsme. Si les ressors de l’intrigue sont assez classiques : une menace globale se répand, pourtant les forces en présence n’en prennent pas la pleine mesure et se déchirent en s’affaiblissant… C’est cependant assez habilement mené pour que cela demeure distrayant. Addictif même, car on sent l’auteur vraiment passionné par son livre. C’est également une ode à la camaraderie, au courage et à l’audace. Le seul défaut que j’ai pu trouver est que l’alternance des points de vue a pu se révéler brouillonne par moments. Mais au cours du roman, le rythme gagne en solidité et devient carrément explosif sur le final

Des personnages variés et bien écrits

Une fois de plus, ce tome des chevauche-brumes séduit grâce à ses portraits de personnages convaincants et colorés. Si on retrouve nos habituels soldats, toujours aussi obstinés, braves et soiffards, les nouvelles têtes ne sont pas en reste. J’ai beaucoup apprécié le Marquis de Lancenys, noble futé mais désargenté contraint d’agir sous les ordres d’un fanatique religieux déraisonnable. Il est aidé de Gousier, un moine bienveillant et calme en apparence, mais qui fait preuve d’une grande droiture, ce qui se révélera un atout en ces temps troublés. Enfin, un autre personnage que j’ai apprécié est Emélia, fille de baron au pied bot, mais fine administratrice, tacticienne et qui n’a pas froid aux yeux.

Les personnages sont portés par une écriture de grande qualité. Thibaud Latil-Nicolas use d’un vocabulaire précis et fleuri qui permet de bien saisir les caractères de ses protagonistes. Cette même plume permet de créer des combats très immersifs et bien détaillés. Loin d’être brouillons, on se repère dans l’action de ces derniers, ce qui leur permet de gagner en poids. Enfin, notre attachement aux personnages nous immerge totalement dans les drames qui parsèment le récit. En effet, l’humour des précédents n’a plus vraiment sa place. L’auteur n’hésite pas à faire des choix courageux en nous montrant des scènes violentes qui nous font rapidement comprendre la gravité des situations.

Une conclusion explosive et toute en émotions

Émouvant et mouvementé, je trouve que l’appel des grands cors est une très bonne conclusion. La progression dans l’écriture est tout à fait admirable depuis le premier tome. L’auteur nous livre au roman au cordeau, qui suit admirablement plusieurs arcs narratifs, quitte à créer un effet parfois brouillon, et ne lésine pas sur la prise de risques. Violence, combats et manipulations sont au programme, aux côtés de personnages toujours attachants (les anciens comme les nouveaux) et au verbe tranchant. En bref, de la fantasy française qui fait plaisir à lire.

Note : 17/20

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Catégories : Chroniques

3 commentaires

Yuyine · 28 juin 2021 à 17 h 23 min

Cette conclusion était épique à souhaits!!! Un grand moment. J’ai pleuré comme une madeleine mais j’ai adoré ça ^^

    La Geekosophe · 30 juin 2021 à 23 h 05 min

    C’était mon tome favori je pense !

L’Appel des grands cors, de Thibaud Latil-Nicolas – Les Chroniques du Chroniqueur · 26 juillet 2021 à 7 h 01 min

[…] pouvez également consulter les chroniques de L’Ours Inculte, Geekosophe, Yuyine, Fantasy à la carte, Dionysos, Boudicca, […]

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