Le tribut des Dieux de Bleuenn Guillou traînait dans ma PAL depuis quelques temps ! Je suis contente d’avoir eu l’occasion de le sortir. Le résumé me plaisait bien. J’ai très envie de lire des romans qui se fondent sur la mythologie. Alors qu’ai-je pensé de ce premier tome ?

Synopsis de Le tribut des dieux

Neuf panthéons pour neuf types de magie.
Dans ce monde où les magiciens sont choisis par les dieux, on croit ces derniers immortels. il n’en est rien : tous les cent ans, chaque dieu choisit l’héritier qui prendra sa place. Une lutte intestine oppose les dieux qui ambitionnent l’immortalité et ceux qui la proscrivent.
Loin de ce combat, Octavia a perdu toute sa famille dans un incendie auquel elle a réchappé par miracle. Incapable de faire son deuil, elle est prête à tout pour les ressusciter. Y compris à passer un pacte avec le dieu maya du sacrifice humain et de la guerre. Elle accepte de tuer un inconnu, mais le dissimule à ses amis auxquels elle ment sans hésiter pour les convaincre de la suivre. Enfermée dans sa souffrance et obsédée par sa quête, multipliant les mensonges, Octavia ne réfléchit pas aux véritables desseins du dieu. Car les enjeux vont bien au-delà de sa famille et l’amèneront à découvrir de douloureuses vérités. Sur ceux qu’elle croyait connaître et sur ce monde qu’elle pensait familier.
Un dieu n’a pas toujours de bonnes intentions…

Une histoire inventive

Une anti-héroïne qui trace sa route

Octavia est un personnage principal qui détonne dans ce type de récit. Torturée et sans pitié, elle est prête à toutes les extrémités pour arriver à accomplir la quête attribuée par le dieu maya du sang et des sacrifices. Du coup, elle est souvent manipulatrice, elle ment à ses amis presque sans regret. Si elle n’a que peu d’évolution, sa psychologie est assez creusée pour la rendre crédible. Mais Octavia est loin d’être des personnages qu’on apprécie. Les autres personnages sont tellement plus lisses qu’ils paraissent presque bisounours à côté. C’est déstabilisant. Si j’ai trouvé Clémence, par exemple, sans saveur au début, sa naïveté et sa loyauté ont fini par la rendre attachante, il est aisé de s’identifier à elle.

Le tribut des dieux surprend également par ses choix scénaristiques. Je m’attendais à un texte plus léger, mais il n’en est rien ! En voyant le caractère retors d’Octavia et des dieux, je me suis vite rendue compte qu’on allait tomber dans du sombre. En effet, l’histoire développe des arcs narratifs très sombres. Notre groupe de héros finit par rejoindre une secte. Manipulation psychologique, abus, soif de pouvoir… On s’enfonce. Le final est surprend autant qu’il est violent. Âmes sensibles, abstenez-vous ! L’autrice n’hésite pas à faire couler l’hémoglobine. Bon, quand on connait le panthéon Maya, on sait que la douceur n’est pas de mise. On a l’impression que les hommes sont au centre d’un jeu complexe entre des camps divins prêts à tout, quitte à exploiter les passions des humains.

Entre mythologie, dieux et magie

Le monde développé tourne autour de panthéons de dieux. Les magiciens choisissent une discipline, une spécialité magique correspondant à un Dieu ou à une Déesse qui l’a choisi. C’est un univers qui, certes, reprend des éléments bien connus. Mais j’ai trouvé qu’il y avait assez d’originalité dans sa construction, notamment dans cette idée d’héritiers des dieux, qui ont en réalité un mandat limité. L’autrice construit donc une histoire autour de multiples enjeux : Octavia qui souhaite ressusciter sa famille, les dieux qui cachent leurs secrets, d’autres dieux qui semblent avoir un mystérieux agenda, ceux qui cherchent l’immortalité et ceux qui cherchent la divinité. Il y a beaucoup de rebondissements habiles, appuyés par de multiples points de vue qui permettent de bien développer certains éléments de l’univers. C’est appréciable, car l’aspect de huis-clos étouffant aurait donner l’impression d’avoir accès à une vision très limitée de ce monde.

Malgré certains éléments bien trouvés, d’autres parties du scénario m’ont semblé tomber dans la facilité. Par exemple, si les pouvoirs d’Aleksei ont une explication, j’ai trouvé qu’ils arrangeaient quand même beaucoup l’histoire. De même, certaines règles liées à la divinité sont tirées par les cheveux. On ne connait une partie qu’à la fin, sans que ce soit évoqué au cours du récit, ce qui donne l’impression que ça tombe comme un cheveu dans la soupe ! Pourtant, je pense que l’autrice a prévu son coup bien en avance dans le récit. Mais malgré cela, je trouve le roman audacieux et prenant, qui manque un peu de polissage.

Le tribut des dieux est inattendu et brutal

Bleuenn Guillou propose un récit de moderne qui ne manque pas d’interloquer. Reprenant le terreau classique de la mythologie et de la magie, son roman se démarque grâce à sa noirceur. Octavia, le personnage principal, est une anti-héroïne. Jeune fille torturée, elle manipule sans vergogne ses alliés pour obtenir ce qu’elle souhaite, retrouver sa famille décédée dans un incendie. Devenue l’instrument d’un dieu au projet mystérieux, on suit avec intérêt une histoire aux multiples rebondissements. Sa quête laisse un sillage sanglant parfois décrit de manière très crue, gare aux lecteurs sensibles ! On pourra regretter des éléments de scénario un peu convenus, comme la magie bien pratique d’Aleksei et des prophéties bien pratiques. Mais avec un peu d’ajustements, je suis certaine que les prochains romans de l’autrice seront encore plus captivants.

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

2 commentaires

Shaya · 26 février 2023 à 21 h 06 min

Je ne connais pas du tout l’autrice, merci pour la découverte.

    La Geekosophe · 16 mars 2023 à 23 h 39 min

    Je suis curieuse de lire le second tome, qui doit être mieux maitrisé 🙂

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