Le mois se termine ! Il faisait bien longtemps que je n’avais pas autant de lectures à vous présenter. Mars a été profus, avec son lot de services de presse et de lectures pour des défis. Petit luxe du mois, j’ai même lu des livres qui n’étaient pas de l’imaginaire. Vous êtes prêts à vous y plonger ?
Quelqu’un se souviendra de nous de Nadège da Rocha
Elles ne pardonneront jamais à l’Olympe. Les dieux vont enfin payer !
L’ère des faux-semblants est révolue. Pandore est prête à traverser le monde pour se venger de Zeus et des dieux qui l’ont condamnée à la honte et à la culpabilité. À ses côtés, elles trouvera deux alliés inattendues, piégées comme elle par la malice de l’Olympe : Méduse et Arachné, deux monstres qui veulent prouver qu’elles sont bien plus que cela. Leur épopée vengeresse les mènera jusqu’aux Enfers, où elle comprendront que les dieux disparaissent déjà mystérieusement… Le temps leur est compté !
J’ai été convaincue par ce récit poétique qui nous plonge dans le quête de vengeance de trois femmes. Face aux Dieux, elles semblent n’avoir aucune chance. Honnies par la société, punies à plusieurs reprises et privées de leur statut, Pandore, Méduse et Arachné se lancent dans une odyssée vengeresse. Mais la violence est-elle la solution ? Elles seront amenées à rencontrer d’autres femmes ayant joué un rôle dans des mythes, ce qui fera la part belle à la sororité dans l’adversité. Cette idée contrebalance la violence directe et symbolique des femmes doublement victimes, ce qui pose la question de la façon dont on considère les violences faites aux femmes, mais aussi de l’attention prêtée aux histoires que l’on raconte.
La dernière geste, tome 3 : Ordalie de Morgan of Glencoe
Résumé du premier tome : « Depuis des siècles, les humains traitent les fées, dont ils redoutent les pouvoirs, comme des animaux dangereux. Lorsque la princesse Yuri reçoit une lettre de son père lui enjoignant de quitter le Japon pour le rejoindre, elle s’empresse d’obéir. Mais à son arrivée, elle découvre avec stupeur qu’elle a été promise à l’héritier du trône de France ! Dès lors, sa vie semble toute tracée… jusqu’à ce qu’une femme lui propose un choix : rester et devenir ce que la société attend d’elle ou partir avec cette seule promesse : « on vous trouvera, et on vous aidera. » Et si ce « on » était la dernière personne que Yuri pouvait imaginer ? »
« Ordalie » est un troisième tome passionnant qui marque un tournant décisif dans la série. Morgan of Glencoe réussit à maintenir la pression crescendo tout en approfondissant l’univers de son récit. Ce roman regorge de dangers pour les personnages, mais également pour les royaumes en présence. L’autrice maitrise parfaitement le rythme de son récit grâce à des chapitres courts et à une exploration en profondeur de chaque point de vue. « Ordalie » nous permet également de découvrir davantage le royaume de Keltia, une utopie égalitaire et moderne qui déconcerte les autres puissances. Malgré un nombre croissant de personnages, le récit reste fluide et captivant. Si certains pourront être agacés par la naïveté de l’héroïne, la fin du roman est particulièrement prenante et nous donne envie de découvrir la suite des aventures. En somme, « Ordalie » est un tome riche et bien mené qui confirme tout le talent de Morgan of Glencoe pour nous emmener dans des univers fascinants.
Les archives de Roshar, tome 1 : La voie des rois, partie 1 de Brandon Sanderson
Sur les traces des grands maîtres. Roshar, monde de pierres et d’orages. D’étranges tempêtes de pouvoirs balaient les terres accidentées tellement souvent, qu’elles ont influencé l’écologie et la civilisation. Les animaux se cachent dans des coquillages, les arbres rentrent leurs branches et l’herbe se rétracte dans le sol. Les cités sont construites uniquement où la topographie offre une protection. Des siècles ont passé depuis la chute des dix ordres consacrés connus sous le nom de Chevaliers Radieux, mais leurs avatars, des épées et des armures mystiques qui transforment des hommes ordinaires en guerriers quasi invincibles, sont toujours là. Des royaumes sont échangés contre ces objets, des guerres sont menées en leur nom et gagnées grâce à eux. Une de ces guerres se déroule sur le paysage dévasté qu’on appelle les Plaines Brisées.
Là, Kaladin, qui a abandonné ses études de médecine contre une arme pour protéger son petit frère, a été réduit en esclavage. Dans une guerre insensée, où dix armées combattent séparément contre un unique ennemi, il lutte pour sauver ses hommes et pour apaiser les chefs qui les considèrent comme quantité négligeable. Le Clarissime Dalinar Kholin commande une de ces armées et, comme son frère feu le roi, il est fasciné par un texte ancien appelé La Voie des Rois. Hanté par des visions des temps anciens et par les Chevaliers Radieux, il commence à douter de sa santé mentale. De l’autre côté de l’océan, une jeune femme appelée Shallan cherche à devenir apprentie de l’éminente et hérétique Jasnah Kholin, la nièce de Dalinar. Bien qu’elle aime apprendre, ses motivations ne sont pas pures, et alors qu’elle planifie un vol audacieux, elle commence à découvrir certains secrets des Chevaliers Radieux, et des informations sur la vraie raison de la guerre.
La voie des rois, premier tome de la saga Les archives de Roshar de Brandon Sanderson, est un ouvrage qui séduit par son univers riche et complexe, ainsi que par ses personnages variés et bien construits. L’auteur met en scène plusieurs protagonistes ayant chacun leur propre arc narratif, offrant ainsi une mosaïque de peuples différents avec des croyances et des rites spécifiques. Cependant, le roman progresse lentement et peut sembler bavard et descriptif par moments, ce qui peut décourager certains lecteurs en quête d’action. Néanmoins, Sanderson a construit un monde fascinant et offre un début de saga prometteur, incitant le lecteur à vouloir découvrir la suite des événements.
Guides des genres et des sous-genres de l’imaginaire d’Apophis
Vous ignorez la différence entre un planet opera et un space opera. Vous avez quelque difficulté à distinguer un livre steampunk d’une gaslamp Fantasy. Si on vous dit dieselpunk, vous pensez : « science-fiction anti-écologique, peut-être ? » Pas de panique ! Aucun genre, aucun sous-genre de l’imaginaire n’échappe à l’œil d’Apophis ! Votre guide en ces terrifiantes et merveilleuses contrées. Apophis est le dieu égyptien du chaos. Quand il ne ravage pas un pays lointain, il tient le blog Le culte d’Apophis.
Je pense que le point fort de ce guide des genres et sous-genres de l’imaginaire est de savoir s’adresser à tout type de public. Chaque genre et sous-genre est bien expliqué, résumé en quelques points saillants puis enrichi avec des exemples de lectures concrètes qui permettra à chaque lecteur de trouver de nouvelles œuvres à explorer. Ainsi, il est très détaillé sur certains points, ce qui permet de bien identifier les différents genres et faire des découvertes exotiques. Évidemment, il est difficile de faire un guide qui soit aussi exhaustif que chaque lecteur le voudrait, amis c’est un excellent ouvrage de référence si vous souhaitez élargir vos horizons.
Au royaume des vivants d’Emmanuel Quentin
Dans un futur plus ou moins proche, pour aller d’Hanoï à Rio de Janeiro en quelques minutes à peine, il suffit d’emprunter le réseau mondial des téléporteurs. Simple, pratique, abordable. Désormais, tout le monde peut franchir les océans en traversant une porte. Tout le monde, sauf les personnes du groupe sanguin AB négatif, et ce bien qu’aucune science ne soit capable d’expliquer pourquoi. C’est ainsi. Dominique Serin, enquêteur privé de son état, ne peut pas se téléporter. Pourtant, ça lui serait fort utile pour résoudre ces cas de disparitions qui l’obsèdent depuis des années. Car là encore, la science a échoué à résoudre le mystère de ces disparitions. Vraiment, il se passe des choses étranges au royaume des vivants.
« Au royaume des vivants » est une réussite. Ce court roman de science-fiction teinté de roman noir est parfaitement équilibré et bien rythmé, avec des enquêtes multiples liées de manière intelligente. L’auteur Emmanuel Quentin utilise avec habileté des éléments de science-fiction pour créer des fausses pistes et des culs-de-sac qui nous laissent perplexes. Les personnages sont bien construits, avec une touche burlesque qui crée des images mentales amusantes et des interactions drôles. Le twist final est très original et bien amené, même s’il aurait mérité quelques pages de plus pour être développé.
Je suis l’abysse de Donato Carrisi
Une mère laisse seul son petit garçon qui ne sait pas nager dans une piscine remplie d’eau putride. Des années plus tard, devenu adulte, les séquelles sont là, et il n’est pas tout à fait comme les autres. Il a choisi le métier d’éboueur pour qu’on ne le remarque pas. Mais l’homme qui nettoie rôde autour de nous. Parmi nos déchets, il cherche des indices sur nos vies. En particulier sur celles des femmes seules. Sa vie bascule quand, malgré lui, il porte secours à une adolescente en train de se noyer dans le lac de Côme. Tout le monde cherche à en savoir plus sur ce sauveur qui souhaite rester anonyme.
La chasseuse de mouches, elle, est enquêtrice et tente de sauver les femmes en péril. Et elles sont nombreuses… Surtout quand l’homme qui nettoie rôde autour d’elles.
Un thriller mené de main de maître. A travers trois personnages écornés par la vie, Donato Carrisi explore les traumatismes des enfances violences et la difficulté des victimes à élever la voix. Surtout quand la société ou le passé les musèlent. Je suis l’abysse est un texte au cordeau qui nous plonge dans les vicissitudes d’une enquête à rebondissements. On assiste à un jeu de pistes entre l’homme qui nettoie, dont le don d’invisibilité est éprouvé par un sauvetage, et la chasseuse de mouches, qui tente de sauver des femmes victimes de violence. Le roman a également ce qui caractérise d’autres œuvres de l’auteur, à savoir des retournements de situation particulièrement surprenants au cours du roman et surtout à la toute fin.
Quel est votre roman favori du mois mars ?
6 commentaires
Mathilde Littéraire (@Math_Litteraire) · 1 avril 2023 à 21 h 48 min
Quelqu’un se souviendra de nous me tente bien ! 🙂
En mars, j’ai adoré Cursebreakers, tome 2 : Un coeur si loyal et solitaire de Brigid Kemmerer !
des bises
Shaya · 2 avril 2023 à 18 h 20 min
Un mois de mars bien rempli donc ! Je note le Carrisi, en bonne amatrice de polar ^^
La Geekosophe · 21 mai 2023 à 9 h 56 min
Carrisi est devenu un de mes auteurs favoris ! Il me donne envie de lire plus régulièrement des polars, comme ce fut le cas jadis
Sorbet-Kiwi · 3 avril 2023 à 9 h 32 min
Quel beau bilan ! Je te souhaite un très bon mois d’avril 😀
La Geekosophe · 21 mai 2023 à 9 h 57 min
Merci très en retard ! (maintenir un bon rythme de réponses aux commentaires est un challenge cette année T.T)
La Geekosophe · 1 mai 2023 à 21 h 52 min
Je connais pas du tout ! Je note 🙂