J’aime beaucoup l’humour cynique de la saga Fall Out. On m’a donc conseillé l’un des derniers nés du même studio dans lequel je me lance avec beaucoup de retard. The Outer Worlds nous entraîne dans la galaxie d’Halcyon. Si, au départ, sa colonisation a annoncé la naissance d’un monde idyllique, c’est sans compter sur l’avarice de grandes corporations qui se sont emparées des quelques planètes du système. Notre personnage, se réveillant d’un sommeil cryogénique bien en retard, se retrouve catapulté par un dissident afin de devenir la variable incontrôlable de ce monde.
Une création de personnage riche pour répondre à un large éventail de situations
Comme tout RPG, la partie débute immanquablement par la création de son protagoniste. Pour moi, c’est un moment clé car j’aime beaucoup avoir accès à des options de personnalisation poussées. The Outer Worlds ne déçoit pas : il est possible de bien déterminer l’aspect du personnage, mais aussi de choisir un background sous forme de métier qui renforce certaines compétences. Cette première partie de poser les premiers jalons de l’univers décapant proposé par le jeu.
En parlant de compétences, le jeu a su trouver l’équilibre entre richesse et facilité d’accès. Vous choisissez dans un arbre simple ce que vous souhaitez développer : dialogues, sciences, armes… Les points accumulés débloquent ensuite de nouvelles capacités qui vous permettent d’affiner votre personnage. Mais n’ayez pas de frustrations, il y a un moyen de réinitialiser cet arbre pour que les joueurs puissent tester de nouvelles options de gameplay. C’est d’autant plus intéressant que de nombreuses quêtes peuvent être résolues de plusieurs manières : force brute, manipulation, éloquence… Ce qui st aussi perceptible à travers un certain nombre de factions dont vous pouvez gagner l’appréciation, ou développer une inimitié, jusqu’à devenir une sorte d’agent double si vous le souhaitez.
Un univers cynique et bien creusé
Notre vaillant personnage se retrouve rapidement jeté dans un monde aux accents dystopiques. On retrouve la pâte ironique qui donne le sel aux créations du studio Obsidian : un monde excentrique porté par une vision cynique de la société. The Outer Worlds nous plonge dans un monde où les habitants sont réduits au servage par grandes sociétés capitalistes. Oui, vous croiserez beaucoup de gens qui « appartiennent » aux sociétés, avec tous les excès possibles : productivité élevée en mantra religieux, tout est payant, toute personne en dehors du système est mal considérée, les règles bureaucratiques sont absurdes… Créant une scission nette entre ceux qui s’en accommodent et ceux qui s’y opposent. Le Conseil est ainsi l’alliance des dirigeants de grosses corporations, et mène le reste du système à la baguette, privant certains territoires de ressources clé pour mieux les garder sous leur coupe.
Cette idée est portée par une écriture fine de la part des studios, qui sont par ailleurs réputés pour cela. Le jeu regorge de moments délicieusement absurdes, comme lorsqu’un marchant d’une corporation est contraint par entreprise de porter un masque de lune géant de manière constante alors qu’il fait une chaleur monstrueuse dans la station spatiale où il vend ses produits. Pour certains dialogues, nombreuses sont les répliques qui font mouche, notamment celles que vous débloquez à partir d’un certain niveau de compétences. L’écriture des quêtes est également soignée, et le jeu propose une quête principale bien garnie ainsi que de nombreuses quêtes secondaires.
Des options de gameplay bien diversifiées
Les combats sont par ailleurs agréables, proposant un arsenal d’armes confortable et varié. Vous avez même l’option de personnaliser votre équipement pour créer de nouvelles manières de faire des dégâts de manière créative. Votre personnage a également la possibilité de dilater le temps pour vous plus de temps pour tirer. Certes, cela rappelle un peu certaines capacités de Fall out, mais c’est appréciable et ludique dans l’usage. Les combats sont plutôt dynamiques et nerveux, même le déplacement de votre personnage manque parfois un peu de fluidité. Vous affrontez parfois un bon nombre d’ennemis d’un coup d’un seul, ce qui rend vos compagnons, que vous pouvez recruter au fil de l’aventure, bien utiles.
Comme je l’ai déjà évoqué plus tôt, dans The Outer Worlds, les combats ne font pas tout. Vous aurez l’occasion d’utiliser toutes vos compétences selon vos préférences de jeu et quel type de personnage vous voulez incarner. J’ai éviter plusieurs combats grâce à des options de dialogue spécifiques (ou en donnant de l’argent), résolu des quêtes plus rapidement en trouvant des objets en explorant des endroits perdus, découvert des moyens détournés de résoudre des problématiques en fouinant à gauche à droite… En bref, le jeu offre de belles options de rejouabilité et se révèle bien pensé.
The Outer Worlds a quelques faiblesses techniques
Bien sûr, je le joue bien après sa sortie, mais déjà il me semble daté techniquement dès son arrivée sur le marché. Ce n’est pas dramatique, mais je trouve que l’aspect esthétique manque un peu de soin. Pour un jeu qui explore différentes planètes, peu d’environnements semblent véritablement inspirés, donnant l’impression d’un copié-collé. C’est dommage, car l’intérêt du space opera réside également dans sa capacité à nous surprendre grâce à la découverte de nouvelles planètes uniques et dépaysantes. Le nombre de destinations est ainsi assez petit, et hormis deux ou trois territoires principaux, certains sont de taille réduite. Même dans les vêtements des personnages, ce n’est pas marquant ou mémorable.
Un autre aspect qui m’a laissé sur ma faim concerne les personnages. En effet, vous avez la possibilité de prendre avec un vous un équipage sur votre propre vaisseau. Le studio a tenté de les définir avec des personnalités bien tranchées, ce qui marche assez bien dans certains dialogues, ils manquent cependant un peu de corps. Pour preuve, la plupart des quêtes pour les recruter sont courtes, quand elles existent. Pour l’un des personnages, il suffit de lui parler alors qu’il est devant le vaisseau. Une fois de plus, c’est dommage. Ce type de quête d’introduction permet de donner du caractère et de créer un véritable background pour rendre plus attachants vos compagnons.
The Outer Worlds est globalement une belle aventure
Il faut dire que j’aime le space opera et les univers qui font place au cynisme. Malgré son retard technique et son manque d’inspiration créative au niveau visuel, The Outer Worlds offre un monde avec une identité forte grâce à son écriture et à son univers corporatiste spatial. Le jeu est une critique acerbe (parfois un peu manichéenne) du capitalisme sauvage et de la violence économique et sociale, ou de la violence tout court. Les dialogues sont bien écrits et permettent de bien s’immerger. Cet aspect est renforcé par la possibilité de construire le personnage que l’on souhaite, à travers ses actions, choix, allégeances et compétences. Il manquerait peut-être une meilleure écriture pour les personnages de votre équipage, on sent une vraie occasion manquée sur cet aspect.
Ce jeu entre très bien dans le challenge Summer Star Wars.
2 commentaires
Summer Star Wars – Première escale : Ferrix - RSF Blog · 20 juillet 2023 à 18 h 47 min
[…] : Rossignol d’Audrey Pleynet, L’étoile de Pandore T1 : Pandore abusée de Peter Hamilton, The Outer Worlds des studios […]
Summer Star Wars Andor – Première escale : Ferrix - RSF Blog · 26 août 2023 à 10 h 19 min
[…] : Rossignol d’Audrey Pleynet, L’étoile de Pandore T1 : Pandore abusée de Peter Hamilton, The Outer Worlds des studios […]