Le mois de mars prend fin ! L’heure est au point lecture. Le bilan est plus maigre que ce que j’espérais, mais j’ai une fois de plus eu un emploi du temps chargé. Ceci dit, j’apprécie la grande diversité de mes lectures, qui abordent beaucoup de genres différents.

Viendra le temps du feu de Wendy Delorme

Viendra le temps du feu de Wendy Delorme

Dans cette dystopie, se reflètent les crises que nous traversons aujourd’hui : une société totalitaire est mise en place après la disparition soudaine d’une partie de la jeune génération mobilisée pour le climat. Les livres sont interdits, les frontières fermées et les femmes appelées à procréer pour renouveler la population. Mais une communauté inspirée des Guérillères de Monique Wittig émerge pour résister à ce nouvel ordre imposé…

Si le roman m’a globalement intéressé, je suis cependant beaucoup plus partagée que d’autres lecteurs. L’aspect dystopique cible avec lucidité certains travers de notre société, comme l’obsession pour la démographie et le contrôle du corps des femmes. L’écriture de Wendy Delorme est poétique mais manque de variété pour un roman choral, ce qui nuit à l’immersion globale et donne l’impression que l’aspect militant manque de nuance et prend le pas sur le roman. Pourtant, c’est une lecture qui est loin d’être privées d’attraits, car j’ai apprécié le discours avant-gardiste.

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Le chevalier aux épines tome 1, Le tournoi des preux de Jean-Philippe Jaworski

Le chevalier aux épines tome 1, Le tournoi des preux de Jean-Philippe Jaworski

Soupçonnée d’adultère, la duchesse Audéarde de Bromael a été jugée, répudiée et emprisonnée. Le champion qu’on l’a accusée d’avoir trop aimé, le chevalier Ædan de Vaumacel, lui a fait défaut au cours de son procès.

Mais voici qu’un an plus tard, le chevalier est de retour. Honni par les partisans de la ci-devant duchesse comme par ceux du duc Ganelon, le sire de Vaumacel prétend vouloir restaurer son honneur et celui de la dame. Étrangement, il met toutefois plus de zèle à poursuivre les ravisseurs de jeunes gueux qu’à réparer sa faute.

Pendant ce temps, la cour ducale se divise ; les armes courtoises pourraient y être rapidement supplantées par les armes de guerre…

« Le Tournoi des Preux » de Jean-Philippe Jaworski offre une plongée captivante dans un univers de chevalerie empreint de mystère et de luttes de pouvoir. Tout en conservant les codes culturels et linguistiques de l’époque, l’auteur nous transporte dans un récit où l’honneur, la manipulation et les complots se mêlent habilement. Malgré une première partie qui peut sembler un peu lente, l’écriture travaillée et le style précis du roman captivent rapidement le lecteur. Les scènes de joute, aussi bien verbales que physiques, sont saisissantes et contribuent à l’immersion dans cet univers complexe où les règles sociales rigides sont imposées, souvent au prix de l’épée.

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Piranèse de Susanna Clarke

Piranèse de Susanna Clarke

La maison où vit Piranèse n’est pas un bâtiment ordinaire : ses pièces sont infinies, ses couloirs interminables et ses salles ornées de milliers de statues. Au cœur de cette architecture monumentale est emprisonné un océan, mais Piranèse n’a pas peur, il vit pour explorer ce labyrinthe. Dans son journal, il dresse de rigoureux rapports de ses errances.
L’Autre vit aussi dans cette cité enfouie. Piranèse lui rend visite deux fois par semaine et l’aide dans sa recherche du Grand Savoir. Mais, au cours de ses expéditions, Piranèse découvre un jour des preuves de l’existence d’un troisième habitant. Une terrible vérité commence à se dévoiler, révélant un monde totalement différent de celui qu’il connaît.

Récit intelligent et plein de poésie, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Le roman nous plonge dans un récit à la première personne onirique. Piranèse, notre narrateur, écrit un journal dans lequel il note toutes ses découvertes dans des halls infinis, peuplés d’eau et de statues étranges. Mais le roman va plus loin en révélant une histoire d’ésotérisme et d’emprise, le tout dans une narration originale qui permet de nous immerger totalement dans cette ambiance envoûtante.

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Les arbres qui murmurent d’Abubakar Adam Ibrahim

Les arbres qui murmurent d'Abubakar Adam Ibrahim

Pour les Arbres qui murmurent
D’histoires fantasques en contes fantastiques, la prose ironique d’Abubakar Adam Ibrahim parcourt le Nigeria. L’écrivain nous emmène dans des récits qui fusionnent réalisme magique et critique sociale pour raconter son pays, ses vents tourmentés, ses sorcières maléfiques ou bienveillantes, ses politiciens véreux, et ses arbres qui murmurent.

Ce recueil de nouvelles a été une bonne surprise pour ma part. J’ai apprécié ce voyage au Nigéria, dans ses légendes mais aussi ses foyers. L’auteur met souvent en scène des femmes face au poids des traditions. Avec une écriture plutôt directe, Abubakar Ibrahim nous entraîne aussi bien dans des contes fantastiques que des chroniques sociales avec un certain sens de l’humour. On sent un intérêt prononcé pour la nature humaine, ses paradoxes et ses aspects les plus sombres, qui permettent au réalisme magique de s’épanouir. Mais il maitrise bien l’art de nouvelle, car ses chutes ont souvent un goût amer, ce qui rend ce recueil aussi dépaysant que surprenant.

Quelles sont vos lectures du mois ?

Catégories : Points lectures

4 commentaires

L'ourse bibliophile · 31 mars 2024 à 17 h 04 min

Je suis ravie de lire que tu as apprécié ta lecture de Piranèse, un titre qui me fait d’autant plus envie que j’avais adoré Jonathan Strange & Mr Norrell. Je ne lis pas ta chronique puisque je sais que je le lirai dans les prochains mois (je préfère avoir le moins d’a priori possible), mais je la garde de côté pour y revenir quand il sera lu.

    La Geekosophe · 1 avril 2024 à 18 h 30 min

    Tu as raison, il vaut mieux garder les mystères même si cette chronique a été compliquée à écrire pour éviter les spoiler 😀

      L'ourse bibliophile · 5 avril 2024 à 17 h 04 min

      Ce ne sont pas seulement les spoilers que j’évite, mais aussi les avis pour ne pas nourrir trop d’attentes et, tout simplement, pour rester dans le flou quant à ce roman et à son contenu.

tampopo24 · 31 mars 2024 à 22 h 22 min

Le principal c’est d’être contents de nos lectures et tu l’es 😉
Piranèse sera justement ma lecture commune du 1e avril. J’espère être autant emportée.
Et je compte bien me remettre à Jaworski cet été quand j’aurai bien le temps pour enchaîner.
Très beau mois d’avril à toi ^-^

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