Ce roman traînait depuis une éternité dans ma bibliothèque. Les chroniques du Radch est une saga qui a beaucoup fait parler d’elle, notamment au niveau de sa traduction, ce qui m’a longtemps fait hésité avant de me lancer. Cependant, j’ai enfin lu le premier tome de la série d’Ann Leckie : la justice de l’Ancillaire.

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Synopsis de La justice de l’Ancillaire

Rien ne peut arrêter l’expansion radchaaï. Chaque annexion fournit des armées supplémentaires, les ancillaires, des captifs à la conscience détruite changés en troupes de choc, des marionnettes animées par l’intelligence artificielle des vaisseaux de guerre de l’empire. L’un de ces vaisseaux, le Justice de Toren, a été détruit, victime d’un complot au plus haut niveau du pouvoir. Mais son IA est parvenue à s’échapper et à s’incarner dans le seul ancillaire rescapé du massacre. Dix-neuf ans plus tard, sa vengeance est sur le point de s’accomplir…

Une lecture déconcertante

Une intrigue complexe au ton ardu

La justice de l’Ancillaire est le genre de récit à vous jeter sans filet dans le grand bain. Le début du roman alterne entre deux temporalités, en grande partie sur une planète constamment gelée récemment annexée par le Radch, un Empire conquérant qui s’arme de formes d’intelligences artificielles pour piloter des vaisseaux. Ces êtres à la loyauté totale envers leur équipage s’incarnent dans des corps décédés sous la forme d’Ancillaires, ce qui les rend quasiment indissociables du reste de la population, sauf aux yeux les plus exercés. Nous suivons l’histoire du point de vue de Justice du Thoren, un ancillaire dont le vaisseau a été détruit. Elle cherche un moyen de se venger. Les premiers chapitres nous entraînent à l’aboutissement de cette quête mais aussi aux derniers mois de l’équipage du Justice et ce qui a amené à sa destruction. Dit comme ça, ça a l’air passionnant mais croyez-moi, l’autrice de nous facilite pas la tâche.

Je ne sais pas si c’est la traduction, mais le style est très froid et certains passages sont vraiment étrangement formulés. Il y a des dialogues complets dont je ne comprends pas vraiment le sens (est-ce que c’est volontaire pour marquer différentes façons de s’exprimer selon les origines des différentes protagonistes ?). A cela s’ajoute le fait que le Radch a des spécificités grammaticales qui passent bizarrement en français : l’Empire ne distingue pas le genre dans sa langue et tout le monde est genré au féminin. Ce n’est pas bien grave, mais les règles de genre semblent très aléatoires au fil de la lecture. Ce n’est pas un choix inintéressant mais comme la question est surtout accessoire dans l’intrigue, elle ajoute une couche de complexité à un fond déjà dense. Ensuite, beaucoup d’éléments de contexte se précisent en cours de route. Il faut donc accepter que ce soit le type d’histoire dont on ne comprend pas forcément tous les enjeux dès le début.

Un univers complexe et dense

J’ai cependant trouvé que cette entrée en matière se fluidifiait au fil du récit. Je ne sais pas si c’est parce que je m’y suis accoutumée, mais l’écriture gagne en clarté et, surtout, en dynamisme. En effet, nous avons affaire à une situation qui implique les plus hautes strates du pouvoir. Ann Leckie construit un monde dans lequel il est possible de scinder sa conscience dans plusieurs corps (comme dans Terrariums), ce qui permet de mettre en place des narratifs intéressants. Sans spoiler, elle explore un concept qui ne manque pas de m’intriguer et de poser des questions sur la place de notre identité et la manière dont on peu la travailler, la changer ou la modeler. Ce qui est également intrigant, c’est que l’Empire Radchaaï se rapproche d’une sorte d’empire féodal interstellaire. Ainsi, de nombreuses intrigues se forment autour de la réputation de différentes familles ou la notion de citoyenneté qui vient s’opposer aux étrangers récemment annexés.

Cependant, ce premier tome donne l’impression d’être une longue introduction avant d’arriver au coeur de l’intrigue. Le début du roman semble étrangement déconnecté de tout enjeu. Il a même un côté cliché : on commence l’histoire sur une planète lointaine, qui se retrouve par hasard sur l’échiquier des pouvoirs. J’ai donc trouver que le récit avait un problème de rythme et une difficulté à mettre en avant les informations pour aider le lecteur à comprendre les enjeux. Les éléments qui tiennent de la culture ou de l’anthropologie sont assez maladroits. L’autrice répète plusieurs fois les mêmes indices, comme l’amour des radchaïs pour le thé ou l’aspect du genre que j’ai évoqué. D’autres sont mieux travaillés, comme le snobisme des grandes familles.

La justice de l’Ancillaire : une œuvre riche mais difficile d’accès

J’ai du mal à dire si j’ai pleinement apprécié ma lecture ou non. Le début du roman est complexe, j’ai failli l’abandonner mais j’ai tenu parce que certains éléments étaient tout de même intéressants. L’autrice donne très peu de clés pour comprendre son univers, qui oscille entre système médiéval et technologie avancée. Certains éléments de contexte sont traités de manière trop superficielle et cosmétique, ce qui noie encore plus certains propos, là où d’autres apportent un goût de danger constant qui donnent une atmosphère particulière au roman. En réalité, j’ai eu l’impression de lire une longue introduction, pas inintéressante, à des événements de grande ampleur. La fin de ce premier tome est ainsi très prometteuse. Mais tout le monde prendra-t-il la peine de dépasser les 300 premières pages ?

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Catégories : Chroniques

1 commentaire

tampopo24 · 18 septembre 2025 à 21 h 43 min

J’ai lu les plus de 500 pages de l’ancienne édition mais rien à faire, j’avais l’impression qu’il ne se passait rien, qu’il n’y avait pas d’intrigue, je me suis ennuyée comme un rat mort… TT.TT
Et ça m’ennuie vraiment quand je vois le plaisir que certains ont fini par y prendre. Je suis jalouse !

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