Le planet opera est le petit frère moins connu du space opera. Si le dernier prend place dans des univers aux multiples planètes à travers l’espace, le second se situe à l’échelle d’une planète. Ainsi, le space opera tend plus du côté du scientifique ou du militaire de grande ampleur là où le planet opera nous entraîne dans de l’analyse anthropologique et biologique.
Je vous conseille donc 3 oeuvres pour vous lancer.
La Main gauche de la nuit d’Ursula Le Guin : un planet opera glacial
Je ne répéterai jamais assez à quel point Ursula Le Guin mérite plus de visibilité ! Plume expressive, finesse psychologique, talent de conteuse hors pair… Tout est donc réuni pour nous donner des romans prenants. Et je ne suis pas la seule à penser au vue du nombre astronomique de prix littéraires qu’elle a reçus dans sa longue carrière.
La main gauche de la nuit est l’une de ses œuvres les plus abouties. L’univers glacial offre une scène dépaysante pour mettre en place une civilisation étrange. Réflexion approfondie sur le point du genre, sur les structures sociales mais aussi récit sensible d’un individu projeté dans une société qu’il le parvient pas à comprendre, Ursula Le Guin nous propose un modèle du genre.
Sur Gethen, la planète glacée que les premiers hommes ont baptisée Hiver, il n’y a ni hommes ni femmes, seulement des êtres humains. Des androgynes qui, dans certaines circonstances,adoptent les caractères de l’un ou l’autre sexe.
Les sociétés nombreuses qui se partagent Gethen portent toutes la marque de cette indifférenciation sexuelle. L’Envoyé venu de la Terre, qui passe pour un monstre aux yeux des Géthéniens, parviendra-t-il à leur faire entendre le message de l’Ekumen ?
Chronique complète de La main gauche de la nuit.
Lum’en de Laurent Genefort : Découvrir le planet opera du commencement jusqu’à la fin
Laurent Genefort est un auteur français de science-fiction qui gagne à être plus connu. Très prolifique, c’est un bâtisseur d’univers de science-fiction précis et convaincant. Sa plume efficace nous immerge rapidement dans des modes de pensée extra-terrestres.
Avec Lum’en, nous entrons au coeur de problématiques représentatives du planet opera. D’abord, l’installation dans un milieu hostile et les adaptations nécessaires aux humains. Ensuite, nous avons les rencontres avec des êtres déjà sur place. Ici, ce sont les pilas. Il s’agit de petites créatures pacifiques dont le mode de communication est totalement inconnu des humains. Du coup, les premières rencontres sont désastreuses pour les autochtones. En somme, Lum’En est un très bon moyen de se lancer dans le genre.
Imaginez une étoile avoisinant sept dixièmes de masse solaire… Si vous levez les yeux, il se peut que vous aperceviez son éclat blanc-jaune sur la face antérieure du bras spiral d’Orion, à sept mille parsecs du centre galactique. Le système de Grnc.mld1 compte six planètes : cinq telluriques et une gazeuse. De ces six planètes, Garance est la seule qui évolue dans la zone d’habitabilité.
« Lum’en » relate la colonisation de Garance, une planète comme tant d’autres, du moins en apparence… L’histoire de ces femmes, de ces hommes rudes lancés à la conquête d’un monde, le récit des luttes de ces pionniers qui, au fil des générations, vont écrire la plus exceptionnelle des aventures, la plus terrible, aussi, celle de l’ancrage, du développement puis, inéluctable, du déclin d’une colonie dans les confins. L’essence même de la nature humaine, en somme, la quête d’horizons nouveaux. Quitte à rater l’essentiel…
Le Moineau de Dieu de Maria Doria Russell : entre spiritualité et altérité
Maria Doria Russell est anthropologue de métier. Elle souhaitait écrire un roman pour faire un pied-de-nez à ceux qui prétendent qu’un désastre semblable à la conquête des Amériques ne pouvait pas arriver aujourd’hui. En résulte un roman magistral et dramatique : Le Moineau de Dieu.
C’est un roman très marquant. L’autrice construit avec une grande précision une civilisation différente de la nôtre. Le livre dispose d’une grande justesse dans les concepts qu’il aborde, notamment en linguistique et en sociologie. De plus, l’écrivaine attire notre attention immédiatement grâce à son postulat intrigant. Son oeuvre devient d’autant plus captivante que le fil de la lecture dévoile les effroyables événements qui ont eu lieu.
Emilio Sandoz, linguiste et prêtre, est le seul survivant d’une mission de contact avec des extraterrestres sur une planète lointaine. Il en revient marqué du sceau de l’infamie : là-bas, il se serait prostitué et aurait tué un enfant… Que s’est-il réellement passé ? Que sont devenus les autres membres de l’expédition ? D’où viennent ces cicatrices terribles sur ses mains ?
Vous connaissez certains de ces romans ? Quels sont pour vous les incontournables du space opera ? N’hésitez pas à partager en commentaire !
9 commentaires
Babitty Lapina · 21 mars 2019 à 6 h 39 min
Je connaissais le genre, mais j’en ai jamais lu ! La science-fiction non dystopique / post-apo n’est pas souvent mon truc, mais je serais curieuse d’essayer d’en couvrir un peu plus de ce genre ♥
La Geekosophe · 21 mars 2019 à 17 h 57 min
Et ça vaut le coup de tenter ! Le sous-genre semble sous-estimé 😉
Ma Lecturothèque · 21 mars 2019 à 16 h 16 min
Je n’ai pas d’incontournable en space opéra mais j’en ai déjà lu (le dernier en date étant « Les opéras de l’espace » de Laurent Genefort). En revanche, je note ce roman d’Ursula Le Guin, je l’avais déjà repéré 😉 Et surtout : il faut que je découvre enfin cette autrice !!
La Geekosophe · 21 mars 2019 à 17 h 56 min
Ursula Le Guin ! La meilleeeeeure 😀
Je me suis mise assez tardimvement au space op’, mais c’est très intéressant !
Zina · 24 mars 2019 à 11 h 55 min
Le Ursula le Guin me dit bien !
La Geekosophe · 27 mars 2019 à 17 h 36 min
Une valeur sûre 😉
Lutin82 · 24 mars 2019 à 22 h 22 min
j’ai lu Lumen et j’ai adoré. J’ai le Le Guin dans ma PAL et j’hésite quand même avec le Moineau…
La Geekosophe · 28 mars 2019 à 22 h 16 min
Le Le Guin est un très bon cru, même s’il faut apprécier le style ! Pour « Le moineau de dieu », je l’ai trouvé vraiment original pour le coup 😉
La littérature s’empare du net #15 – Histoire naturelle de bibliophiles · 30 juillet 2019 à 20 h 14 min
[…] ce mois-ci. Et si tu veux avoir plus d’idée de lectures sur le planet opera, tu peux aller lire l’article de la Geekosophe sur le […]