Merci beaucoup aux éditions Mnémos pour l’envoi. Le roman avait l’air de proposer une histoire dynamique et sympathique. Requiem en catastrophe majeure est un livre d’Olivier Gechter qui suit les aventures d’un consultant en occultisme nommé Évariste Cosson. Le roman propose un univers dans lequel la magie est une science et un business comme les autres, avec ses galères et ses victoires.

Synopsis de Requiem en catastrophe majeure

Évariste Cosson, le consultant en occultisme industriel, a toujours détesté les chansons de Jimi Hendrix. L’annonce de la mort subite du célèbre rocker, installé sur la Côte d’Azur après sa tentative de suicide en 1970, n’aurait été qu’un simple désagrément si la manager de Hendrix ne l’avait pas engagé pour comprendre pourquoi la maison de disques de l’idole de toute une génération refuse obstinément d’annuler le concert d’adieu.

Et comme si ça ne suffisait pas, il y a cette fameuse dette d’honneur dont Gidéon Bomba réclame le paiement sous peine de malédiction, et cette bizarre intrusion dans les coulisses de l’Opéra Bastille.

Malgré cet emploi du temps chargé, Évariste pourra-t-il éviter le dépôt de bilan à sa petite société ?

Une histoire truculente entre enquêtes et occultisme

Pas de bol pour Évariste Cosson

Occultiste de son état, nous suivons Évariste Cosson. Poissard malgré ses connaissances variés en magie et autres phénomènes étranges, il a bien du mal à faire décoller sa carrière dans le consulting en occultisme. Pourtant, plusieurs affaires lui tombent dessus. Il sera épaulé par Gidéon, sorcier Chimbu talentueux mais caractériel et orgueilleux, auprès duquel il a une dette. Duo explosif et complémentaire, difficile pour eux de tenir la cadence entre plusieurs enquêtes aussi mystérieuses les unes que les autres. Ils sont amenés à croiser des personnalités décapantes, comme des fans excitées de Jimi Hendrix, des belles-mères pleurnicheuses et autres esprits envahissants. Les dialogues ne manquent ainsi jamais de faire rire et apportent une belle dynamique.

L’auteur égratigne au passage les clichés de notre vie moderne, que ce soit la vie des startuppers qui est en réalité plus un enchaînement de galères qu’une vie rêvée. L’écriture est très vive et pleine d’humour. J’ai même pouffé de rire à plusieurs reprises devant certains bons mots, et c’est assez rare lorsque je lis un roman ! Notes de bas de page à base de sacrifices de chaton, vieux sorcier qui prend possession de Clippy… Requiem en catastrophe majeure propose une histoire créative et rafraîchissante. C’est aussi porté par un rythme soutenu. L’histoire fait assez peu de pause. En même temps, on alterne entre trois enquêtes, mais je n’ai pas d’impression de lourdeurs ou de manque de fluidité. Le tout est sublimé par un climax musical explosif.

La magie, présente à tous les coins de rue

L’un des éléments les plus créatifs est la façon dont l’auteur a inclus la magie dans un quotidien urbain. Olivier Gechter développe ainsi des pratiques occultes hybridées avec la technologie par exemple. Il n’est pas inhabituel qu’Évariste reçoive des sms de sa mère décédée. Dans cet univers, les sorciers et autres médiums sont des messieurs et madames tout-le-monde à première vue, même si les apparences peuvent se révéler trompeuses. L’occultisme est une mécanique comme une autre qui se base sur des connaissances spécifiques. L’auteur parvient très bien à donner l’impression, à travers les élucubrations de son personnages principal, de faire face à une science structurée, aussi structurée que l’importe quelle autre.

Les missions d’Évariste et de Gidéon se fondent parfaitement dans le paysage parisien. On a parfois l’impression de faire face à de l’urban fantasy. Le duo doit par exemple désenvouter une entreprise à Cergy-Pontoise, hantée par une consultante oubliée depuis des années et particulièrement en colère de la situation. Voilà un petit taquet au passage à l’univers du consulting, dont les membres hantent les couloirs des entreprises, occupés à des missions tellement bullshit qu’on ne remarquerait pas leur absence. Quant à l’Opéra Bastille, une femme de ménage a été enlevée par un compositeur possédé par un avatar envahissant du fantôme de l’Opéra. L’univers créé est finalement très naturel et très excentrique en même temps.

Requiem en catastrophe majeure est un récit entraînant, dynamique et décapant

C’est une très bonne surprise que ce roman original, bien construit et captivant ! Porté par une galerie de personnages hauts en couleurs, c’est un plaisir de découvrir les personnalités complètement barrées qui peuplent le récit. D’Évariste en consultant startupper en galère en passant Gidéon en sorcier orgueilleux jusqu’au fans hystériques de Jimi Hendrix, les dialogues et les situations sont hilarants. Les enquêtes permettent d’égratigner une partie de la société, que ce soit le monde du consulting ou l’aspect parfois très cynique du business musical. L’un des points forts du roman est de mêler la magie et l’occultisme avec le monde moderne de manière très convaincante, donnant naissance à de multiples situations saugrenues.

Note : 16/20

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Catégories : Chroniques

3 commentaires

Shaya · 18 septembre 2022 à 12 h 05 min

Un jour, je lirais du Olivier Gechter, ce n’est pas la première fois que j’en entends du bien !

    La Geekosophe · 21 septembre 2022 à 12 h 17 min

    Je ne connaissais pas avant de recevoir ce roman et j’aime beaucoup ce côté irrévérencieux et créatif 😉

Requiem en catastrophe majeure - Olivier Gechter - RSF Blog · 30 juin 2023 à 8 h 17 min

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