Allez, je commençais à me lasser de lire sans arrêt de la SFFF. J’avais Les sept maris d’Evelyn Hugo de Taylor Jenkins Reid dans ma PAL depuis un bout de temps. On avait beaucoup parlé de lui sur les réseaux sociaux il y a quelques années. Il continue depuis à être mentionné par ci par là. Bien après la vague de hype, je l’ai finalement lu.

Synopsis de les sept maris d’Evelyn Hugo

C’est à vous, et à vous seule que s’adresse cette confession…
À l’aube de ses quatre-vingts ans, Evelyn Hugo, légende du cinéma, est enfin prête à dire la vérité sur sa vie aussi glamour que scandaleuse. Mais quand cette actrice, vieillissante et solitaire, décrète qu’elle fera ces révélations à Monique Grant, journaliste pour un obscur magazine, personne ne comprend son choix. La journaliste décide de saisir cette occasion pour lancer sa carrière. Elle écoute avec fascination l’histoire de cette actrice mariée sept fois. Une histoire d’ambition, d’amitié et d’amour défendu. À mesure qu’elle recueille les confidences d’Evelyn, la journaliste comprend que leurs destins sont étroitement liés…

Glamour, ambitions et secrets

Le parcours fascinant d’une femme de tête

Le roman tourne autour de la personnalité secrète d’Evelyn Hugo. Star du glamour hollywoodien, icône sexy digne d’une Marilyn Monroe, adulée pour son physique. Totalisant sept maris, elle a évidemment fait les choux gras de la presse. La presse à scandales a pu se délecter des hauts comme des bas de l’actrice. Contre toute attente, elle décide de livrer ses secrets à une journaliste méconnue, Monique Grant. On découvre alors comment cette femme ambitieuse, fille d’immigrés cubains, a pu devenir l’une des plus grandes stars du cinéma. Instrumentalisant sa beauté et son sex-appeal, elle grimpe les échelons. Mais est-elle plus qu’une bimbo ? Parfois détestable, parfois sensible, Evelyn est un personnage construit avec finesse. Taylor Jenkins Reid en fait un portrait de femme en nuances.

Car Evelyn Hugo a utilisé les armes en sa possession. Dans uns société normative, elle renonce à son identité cubaine pour se teindre en blonde. Dans une société superficielle, elle devient l’une des plus belles femmes. Dans une société hétéronormée, elle cache le plus possible sa bisexualité. Comme Monique, le lecteur est placé dans une position très ambiguë. On admire à la fois sa force de caractère, son ambition et son talent à mener sa barque, mais est-ce vraiment de la force que de renoncer à de nombreux éléments constitutifs de son identité pour mieux entrer dans un moule formaté ? Combien de gens blessés dans son parcours car ils ne rentraient pas dans son narratif rêvé ? Dans ses objectifs ? Ce roman est avant tout l’histoire d’un grand nombre de sacrifices. Car il ne faut pas s’y tromper : aucun des maris d’Evelyn Hugo n’est son grand amour, mais tous ont été utiles à un moment ou à un autre.

Un récit sur la complexité de l’être humain

Lors de l’interview, Evelyn tente de se défaire des étiquettes que lui attribue Monique. Cette dernière est, par ailleurs, ennuyeuse avec ses réflexions, même si cela peut s’expliquer par le fait qu’elle se sente intimidée face à l’ancienne star. J’ai également eu un peu de mal à me plonger dans le livre, car l’écriture n’est pas spécialement captivante dans les premiers chapitres. Cela montre surtout qu’à la fin de sa vie, Evelyn a cessé d’accepter de se laisser définir par d’autres. La presse à scandale donne une image déformée de ce qu’elle est réellement. Nombreux sont ses maris, hormis cette perle qu’est Harry Cameron ou le tout dernier, qui tenteront de la faire entrer dans une case : mère de famille, idole inaccessible… Même Celia aura du mal avec la bisexualité d’Evelyn. Garce manipulatrice, star talentueuse et ambitieuse, femme attentive et aimante… Evelyn est tout cela à la fois.

Bien que personnage central, elle n’est pas la seule à être bien définie. Les personnages secondaires forment un casting complexe qui permettent de mieux comprendre Evelyn. Ses maris sont plus ou moins présents, mais certains comme l’horrible Don, Harry Cameron ou max tiennent une importance particulière dans son parcours et permettent de mettre en avant son évolution ou d’autres facettes de sa personnalité. Mais la relation la plus importante, celle avec Celia, brille par son réalisme et son aspect douloureux. Taylor Jenkins Reid bâtit une belle relation queer, face à un époque où c’était mal vu, entre deux femmes dont la séduction hétérosexuelle est leur fond de commerce, leur image de marque. L’histoire est pleine de péripéties et particulièrement prenante.

Les sept maris d’Evelyn Hugo : une belle lecture qui plaira à beaucoup

Je n’en attendais pas grand chose, ce n’est pas vraiment mon style habituel ! Mais ce fut une belle lecture, qui brille par un portrait de femme nuancé et touchant. Entre histoire, tranches de vie et récit contemporain, le personnage d’Evelyn Hugo parle de sa lutte d’une vie pour sortir des carcans dans lesquels elle s’est elle-même enfermée. Femme latina bisexuelle, partagée entre une morale ambiguë, son ambition et la volonté de faire le bien, elle jouera le rôle du sex-symbol attiré uniquement par les hommes pour protéger son image. Mais combien de temps peut-on jouer ce rôle sans s’y perdre ? Sans blesser son entourage ? Le récit est prenant, car la vie d’Evelyn aura été riche, de joie, de réussites, comme de deuils et de séparation.

Note : 17/20

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Catégories : Chroniques

1 commentaire

Les Sept Maris d’Evelyn Hugo de Taylor Jenkins Reid – Les Blablas de Tachan · 5 mars 2024 à 7 h 01 min

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